Pamela Garcia Lopéz assure depuis un an le poste de coordonnatrice générale du Centre d’aide et de développement de la famille de l’est de Montréal (CADFEM) et se prépare à se lancer en affaires. Après avoir fui le Mexique avec sa famille pour échapper aux menaces d’un groupe criminel, la jeune femme de 18 ans est déterminée plus que jamais à aller de l’avant.
Entre son travail au sein de CADFEM, ses cours de francisation, sa formation secondaire qu’elle termine aux adultes et ses cours en démarrage d’entreprise, le quotidien de Pamela Garcia Lopéz est réglé au quart de tour. À ses yeux, il n’y a pas de temps à perdre « à se laisser consumer par les réseaux sociaux »: elle a des objectifs, et veut les atteindre.
La jeune femme souhaite également laisser derrière elle un passé difficile, qui l’a amenée à se réfugier en catastrophe au Canada en 2018, fuyant une terrible histoire impliquant menaces et demandes de rançons.
«Il y a beaucoup d’insécurité au Mexique. Personne n’est à l’abri de se faire séquestrer, ou se faire tuer. Et ça, juste pour de l’argent», évoque la jeune femme.
CADFEM
Si elle a aujourd’hui le statut de réfugiée, elle se remémore que sa famille a vécu pendant près d’un an la crainte d’être expulsée du Canada.
«Beaucoup de personnes nous disaient que c’est très compliqué d’avoir le statut de réfugié pour une grande famille. Heureusement, on a été acceptés.»
Durant cette période difficile, l’organisme CADFEM, qui offre notamment des services de banque alimentaire, d’aide aux devoirs, d’aide aux immigrants «a vraiment beaucoup aidé» sa famille, soutient Pamela Garcia Lopéz.
Convaincu que les jeunes ont beaucoup à offrir, Jesus Cancino, directeur général de CADFEM, a offert à la jeune femme en janvier 2020 le poste de coordonnatrice générale.
«Je crois que Pamela est unique. Elle coordonne tous les programmes de l’organisme. Elle est complètement engagée dans l’organisme, et dans tous ses projets. C’est vraiment un exemple à suivre pour les jeunes», mentionne M. Cancino.
Ouvrir une garderie
Motivée «depuis toujours» à avoir une carrière, Pamela a entrepris, en pleine pandémie, une formation professionnelle d’aide-éducatrice.
Après réflexion, elle décide de suivre l’exemple de sa grande sœur, qui avait aussi une garderie au Mexique. «Ça m’a inspirée. (…) Et j’ai toujours aimé les enfants depuis que je suis petite», explique-t-elle.
Aussitôt la formation terminée, elle a même fait enregistrer le nom de sa future entreprise, qu’elle compte ouvrir dans les prochains mois.
Mais la jeune femme veut «être bien préparée»: elle souhaite avant tout terminer la formation en démarrage d’entreprises qu’elle a amorcée en ligne il y a quelques mois.
Regarder vers l’avant
Si le chemin a été difficile pour arriver où elle est aujourd’hui, Pamela indique que ce qu’elle souhaite aujourd’hui, c’est de regarder vers l’avant.
«On n’oublie jamais. Mais je me concentre sur ma famille, sur mon futur.»
Sa famille occupe d’ailleurs une place centrale dans sa vie.
«Avec la pandémie, on ne peut pas faire beaucoup d’activités. Mais on regarde des films, on reste à la maison. On s’est beaucoup rapprochés.»