Montréal

Réouverture des gyms: des propriétaires dans l’incertitude

Réouverture des gyms: des propriétaires dans l'incertitude

Les nouvelles mesures sanitaires en zone rouge incluent une distance de 2 mètres entre les clients.

Alors que la réouverture des gyms en zone rouge du 26 mars était attendue de pied ferme par plusieurs adeptes, des propriétaires  de centres de conditionnement physique de l’Est craignent qu’une partie de leur clientèle ne soit pas au rendez-vous.

«Beaucoup de monde a hâte de s’entraîner», lance Carl Fagnant, propriétaire du Gym le Local, un centre dont l’offre principale est les cours en groupe de sports de combat. L’interdiction gouvernementale de s’entraîner en groupe, «pour les arts martiaux, ce n’est pas idéal», ajoute-t-il.

Le propriétaire de l’établissement de Montréal-Est croit d’ailleurs que cette interdiction empêchera plusieurs enfants, lesquels composent 40% de sa clientèle, de reprendre le sport dans la foulée de la réouverture ce vendredi. «Un enfant de 8 ans (…) ne peut pas être laissé seul dans un gym et un parent n’est pas tout le temps équipé pour venir coacher ou s’entraîner avec son enfant.»

À la lumière du succès de la réouverture des gyms Éconofitness en zone orange, Renaud Beaudry, vice-président de la chaîne, était confiant que la clientèle soit de retour en salle à la succursale de Pointe-aux-Trembles dès vendredi.

Il concède cependant que la mesure d’un client par 20 mètres carrés réduira inévitablement le nombre de clients. «C’est temporaire. On va faire les efforts qu’il faut pour pouvoir opérer et on va s’organiser pour que ce soit viable (…) et éventuellement reprendre la croissance.»

Crainte du virus

Pour Gabriel Séguin, co-propriétaire de l’Usine crossfit Pointe-aux-Trembles, un «noyau» d’adeptes du crossfit  et de clients en manque de contacts sociaux reprendront immanquablement l’entraînement dès vendredi.

Des commentaires de clients inquiets face au degré de contagion des variants de COVID lui font cependant craindre que certains hésitent à réintégrer le centre sportif, bien qu’il ait complètement réorganisé sa salle afin de suivre à la lettre toutes les mesures sanitaires.

«Les gens ont beaucoup de questionnement. Ça va être de voir si les gens vont oser prendre un abonnement», appréhende-t-il.

Une troisième vague?

À cette crainte de voir leur clientèle baisser s’ajoute l’incertitude d’une possible troisième vague. Une situation qui représente de nombreux défis organisationnels.

«Je dois développer un système complet de gestion d’abonnements. Il faut aussi que mes coachs reviennent au gym. Ça se peut que ce soit pour une semaine, ça se peut que ce soit trois mois, je n’ai aucune idée», mentionne M. Fagnant.

Pour lui qui s’est endetté personnellement pour maintenir son entreprise à flot, une nouvelle fermeture impliquerait plusieurs questions. «Il [faudra] se poser la question si on va pouvoir revenir dans la prochaine année? Est-ce que ce serait raisonnable de rester encore ?»

M. Séguin, pour sa part, soutient «survivre» avec un prêt gouvernemental et le programme gouvernemental d’aide aux loyers.

Optimiste, M. Beaudry croit que les restrictions vécues en ce moment sont temporaires. À son avis, les bénéfices santé qu’offre l’activité physique devraient convaincre la Santé publique de garder les centres d’entrainement ouverts, même si une troisième vague survenait. «Je pense que si le gouvernement est prêt à ouvrir les gyms, il est prêt à les garder ouverts.»

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