Le gouvernement Legault veut faire grimper le taux d’efficacité de son opération vaccinale à Montréal. Pour administrer cette fin de semaine les 20 000 doses résiduelles d’AstraZeneca situées sur le territoire métropolitain, les autorités sanitaires mèneront «des interventions ciblées» dans certains secteurs de l’île.
C’est ce qu’a annoncé vendredi midi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, sur les réseaux sociaux. Des camions-crieurs circuleront afin de transmettre des messages en plusieurs langues, dans les rues de l’Ouest-de-l’Île et de Côte-des-Neiges, notamment.
Au cabinet de M. Dubé, on assure que cette campagne ne signifie en aucun cas que des doses s’apprêtent à expirer. «On veut maximiser les rendez-vous disponibles ce week-end. Aucune dose n’est perdue», a signifié par message-texte l’attachée de presse du ministre, Marjaurie Côté-Boileau.
Des populations difficiles à atteindre?
Dans l’Ouest de l’île, environ 2500 doses seront rendues disponibles dans les deux prochains jours.
«Nous remarquons une plus faible couverture vaccinale dans les secteurs de LaSalle Height, Duff Court et Cloverdale», a indiqué vendredi la relationniste du CIUSSS local Hélène Bergeron-Gamache.
Depuis la semaine dernière, les Québécois de 55 ans et plus à travers la province peuvent obtenir le vaccin d’AstraZeneca sans prendre rendez-vous.
À Montréal, la Santé publique a installé des cliniques sans rendez-vous un peu partout, dont à l’aréna Bill Durnan, au Centre sportif Dollard St-Laurent et au Centre civique Dollar-des-Ormeaux, par exemple. Vendredi, le collègue de M. Dubé à la Santé, le ministre Lionel Carmant, a visité l’une d’elles, dans Montréal-Nord, pour recevoir sa dose et «inviter ses concitoyens des communautés culturelles à faire de même».
«Je les invite à venir se faire vacciner. Moi, j’ai des amis dans la communauté, des amis qui sont dans le réseau de la santé qui n’ont pas été vaccinés. Je leur dis tous: prenez exemple sur moi», a-t-il indiqué en direct de Montréal-Nord.
Différentes mesures sont en cours pour rejoindre les tranches de population qui n’ont pas encore reçu de vaccin, ont fait remarquer des responsables du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal dans un échange de courriels. «Nous avons des équipes de sensibilisation qui sillonnent certains quartiers ciblés selon différents facteurs socio-économiques», a-t-on indiqué.
La Santé publique de Montréal doit encore vacciner 47 000 personnes de 55 à 59 ans pour atteindre ses cibles.
«Étendre l’âge?»
Québec a ouvert la vaccination sans rendez-vous afin d’offrir à ceux qui ne figurent pas encore dans les priorisations de la Santé publique une première dose plus rapide, même si AstraZeneca a été suspendue dans certains pays pour de rares cas de thromboses.
Au Québec, une première thrombose a été détectée cette semaine. Le ministre Dubé maintient qu’AstraZeneca est sécuritaire.
«Pour une personne âgée de 55 ans et plus, le risque d’être infectée par la COVID-19 et de développer des complications est beaucoup plus élevé que ceux liés au vaccin», rappelait en début de semaine le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Sur Twitter, vendredi, le ministre Dubé a réitéré être en discussion avec les équipes de santé publique afin de voir s’il n’y avait pas moyen d’«étendre l’âge de l’administration du [AstraZeneca]».
Environ 160 000 personnes auraient reçu une dose d’AstraZeneca depuis le début de l’opération, selon l’élu caquiste, moins de 15% d’entre elles à Montréal.
Plus de deux millions de Québécois ont reçu une première dose vaccinale.