Malgré une année 2020 perturbée par la pandémie de coronavirus, la Ville de Montréal s’en tire avec un surplus important. L’opposition accuse toutefois l’administration Plante de gonfler les chiffres.
La métropole présente un excédent global de 247 M$, soit seulement 3 M$ de moins que le surplus affiché en 2019.
«C’est une année gravée dans nos esprits, mais nous pouvons être fiers du bilan financier, de par la situation exceptionnelle que l’on traverse», se félicite Benoit Dorais, le président du comité exécutif, à propos du Rapport financier annuel et la Reddition de comptes financière de la Ville.
Pour dégager un excédent, la Ville de Montréal a mis en place un plan qui lui a permis de réduire ses dépenses de 60,8 M$. Le gouvernement du Québec a aussi versé une aide de 263,5 M$, mais une partie (85,5 M$) sera utilisée en 2021.
La Ville précise que sans ces deux mesures, Montréal aurait affiché un déficit de 139,8 M$ pour 2020.
Alors que la Ville a aussi puisé 33,9 M$ dans ses excédents accumulés.
M. Dorais rappelle que la pandémie a engendré des dépenses importantes (comme le remboursement des coûts de la COVID-19 aux arrondissements et aux villes) et continue d’avoir un impact sur les réalisations de la ville, notamment sur la diminution des revenus.
Un bilan contesté par l’opposition
En conférence de presse, le maire de Saint-Laurent et porte-parole de l’opposition officielle en matière de Finances, M. Alan DeSousa et Mme Karine Boivin Roy, leader de l’Opposition officielle et conseillère de ville de Louis-Riel ont réagi aux états financiers de la ville de Montréal.
M. DeSousa a exprimé son inquiétude quant à la situation financière réelle de la ville et qualifie le surplus budgétaire de la ville de «création comptable».
Karine Boivin Roy, leader de l’opposition officielle renchérit en expliquant que la ville a surévalué ses revenus et a sous-évalué ses dépenses et que sans l’aide du gouvernement, Montréal serait en en déficit.
«Montréal est sous tutelle financière du gouvernement, prise dans son rôle de créature des provinces et ce sont les Montréalais vont payer la note.» – Karine Boivin-Roy
L’opposition estime que sans une augmentation de ses dépenses de 1 milliard de dollars et l’embauche de 1244 nouvelles personnes au sein de la Ville de Montréal, l’administration aurait été en meilleure posture pour affronter les défis sur les finances publiques.
«Il est urgent que les Montréalais obtiennent un portrait fidèle des finances municipales et j’en appelle au président du comité exécutif à leur donner l’heure juste», conclut Karine Boivin Roy.