Après une année marquée par de multiples fusillades à Montréal-Nord, le thème de la violence armée s’impose dans la circonscription fédérale de Bourassa, une forteresse libérale où Emmanuel Dubourg sollicite un quatrième mandat.
Impossible d’ignorer cet enjeu, alors que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, demande aux partis fédéraux un plan clair pour lutter contre les armes à feu.
Combattre la violence est l’un des engagements clés du député sortant Emmanuel Dubourg, seul élu d’origine haïtienne à la Chambre des communes. Le candidat du Bloc Québécois (BQ), Ardo Dia, en fait aussi un cheval de bataille.
Deux approches
Le candidat libéral fait valoir la stratégie du gouvernement en place, avec le projet de loi C-21 et un montant de 250 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir les programmes de lutte contre les gangs de rue et pour soutenir les jeunes.
Le parti au pouvoir a-t-il l’intention d’aller plus loin, en bannissant complètement les armes de poings et en instaurant un programme de rachat obligatoire des armes d’assaut, comme le demande la mairesse de Montréal ?
«Nous continuons à discuter avec les provinces, les municipalités, de façon à trouver la meilleure façon de protéger les communautés. Le pays est grand, ce qui peut faire l’affaire ici au Québec et en Alberta, c’est différent», répond le Emmanuel Dubourg, évasif.
C’est vrai qu’il faut travailler à améliorer encore plus la sécurité dans nos communautés.
Emmanuel Dubourg, candidat libéral dans Bourassa
Spécialisé en politique et en sécurité africaine, M. Dia a travaillé pendant trois mois dans le local de campagne de M. Dubourg, en 2015. Selon lui, le Parti libéral au pouvoir n’a rien fait pour amener la quiétude et la prospérité économique dans le secteur.
Il croit que la stratégie du BQ est la bonne approche pour mettre fin à la violence et amener la prospérité économique dans le secteur.
Le parti propose d’impliquer la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et d’instaurer un programme de rachat obligatoire des armes d’assaut.
« On ne peut pas avoir des gens qui ont des armes d’assaut, ce sont des armes de guerre », s’insurge le candidat d’origine mauritanienne. Il insiste aussi sur la nécessité d’aider les familles dans le besoin à court terme, de soutenir l’éducation, et de transférer la responsabilité du contrôle des armes à feu au Québec.
Je ne peux pas comprendre qu’ici, au Québec, une nation qui a tout, on vit dans la pauvreté, la violence, l’insécurité. C’est inacceptable.
Ardo Dia, candidat du Bloc Québécois dans Bourassa
Une circonscription acquise?
Emmanuel Dubourg a été élu dans Bourassa lors de l’élection partielle de 2013, lorsque Denis Coderre s’est lancé dans la course à la mairie de Montréal.
À l’époque, il l’avait emporté haut la main devant le Nouveau Parti démocratique (NDP). Personne n’a réussi à lui ravir le siège depuis.
Malgré tout, M. Dia est déterminé à lui ravir le terrain. «Je ne suis pas là pour perdre», a-t-il dit.
Quant au député sortant, il ne tient rien pour acquis. « Je vais partout pour rencontrer les gens. On ne ménage aucun effort. Je dis aux gens: »tant que vous n’allez pas déposer votre bulletin de vote, rien n’est acquis. »»
Une lutte à sept
Sept candidats s’affronteront le 20 septembre dans la circonscription de Bourassa.
Le député sortant Emmanuel Dubourg brigue un autre mandat pour le Parti libéral du Canada.
Il affrontera Ardo Dia, pour le Bloc Québécois; Nicholas Ponari pour le NPD; Michel Lavoie, pour le Parti populaire du Canada, Nathe Perrone pour le Parti Vert du Canada; Ilyasa Sykes, pour le Parti conservateur du Canada (PCC) et Michel Prairie, indépendant.
Métro n’a pas réussi à parler aux candidats du NDP et du PCC.