Alors que la crise du logement sur l’île de Montréal s’impose comme un des enjeux de cette élection, la mairesse sortante, Valérie Plante, s’est engagée ce matin à mettre en place une certification pour les propriétaires montréalais, qui comprendrait un registre des loyers, ce que réclame depuis longtemps les locataires. Un tel registre et une lutte contre l’insalubrité font également partie du programme de Denis Coderre, présenté ce matin.
Avec cette certification, Projet Montréal entend tout faire «pour protéger l’abordabilité et la qualité du parc locatif de Montréal», en luttant notamment contre les hausses de loyers abusives et les rénovictions. Deux phénomènes en augmentation ces dernières années.
Qualifiée de geste fort par la cheffe de Projet Montréal, la certification Propriétaire responsable sera ainsi demandée aux propriétaires de bâtiments de huit logements et plus sur l’ensemble du territoire de la Ville de Montréal. Selon Projet Montréal, cela représenterait plus de 216 000 logements.
Dans les faits, la certification donnerait des outils aux locataires pour trouver un logement abordable et salubre de manière simplifiée, promet Mme Plante.
Une mine d’informations complète et disponible en données ouvertes simplifiera la vie des locataires montréalais et leur permettra de trouver plus facilement des logements de qualité, qui répondent à leurs besoins et qui respectent leur portefeuille.
Valérie Plante, mairesse de Montréal et candidate à sa réélection
En plus du registre des loyers promis par Valérie Plante, les locataires pourront y trouver, par exemple, les permis de construction ou encore l’état des bâtiments.
Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) qui revendique la création d’un tel registre au niveau provincial depuis plus de 35 ans se réjouit de l’annonce de Valérie Plante. Le regroupement se dit néanmoins déçu que cette mesure soit «seulement obligatoire pour les immeubles de 8 logements et plus».
Selon Projet Montréal, cela concernerait 216 000 logements, mais qu’adviendra-t-il des autres logements qui forment la majorité du parc locatif montréalais? Pour le RCLALQ, l’ensemble des locataires de la métropole (et du reste du Québec) doivent être protégés par les hausses abusives de loyer et les évictions, tout particulièrement dans un contexte de crise du logement
Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ dans un communiqué
Empêcher les rénovictions
Projet Montréal compte également empêcher les rénovictions en indiquant les travaux planifiés sur une période de cinq ans et en validant également leur nécessité. Des exigences de conformité pour les incendies, la gestion de la vermine, des moisissures ou encore des ascenseurs assureront la sécurité et la salubrité des immeubles, selon le parti. La Ville pourra ainsi adapter ses actions et ses programmes de logements en fonction de «l’état des bâtiments et des besoins des propriétaires».
À Verdun, où les prix des logements explosent et où certains propriétaires sont tentés par les rénovictions, la candidate à la mairie d’arrondissement pour Projet Montréal, Marie-Andrée Mauger, estime que cette certification permettra aux locataires montréalais «de continuer d’habiter leur quartier».
Denis Coderre également en faveur d’un registre des loyers
Tout comme son adversaire, Denis Coderre appuie dans son programmé dévoilé ce matin pour la création d’un registre des loyers. Le candidat d’Ensemble Montréal promet également «un plan majeur pour lutter contre l’insalubrité des logements dans la métropole». Ensemble Montréal veut notamment imposer aux propriétaires commerciaux «une inspection indépendante d’insalubrité pour les logements datant de plus de 20 ans.» Le nombre d’inspecteurs et d’inspections avec amendes à la clé sera aussi vu à la hausse alors qu’une taxe à l’insalubrité sera instaurée.