Rito Joseph est un citoyen engagé qui organise des visites guidées dans des quartiers de Montréal que l’on ne soupçonnerait pas d’avoir un historique enrichi par les communautés noires. Ces visites prennent place à Verdun, dans le quartier de la Petite-Bourgogne, dans le Vieux-Montréal et le centre-ville.
Le Montréalais a mis sur pied cette initiative il y a quatre ans. Pour 35$ par personne, de petits groupes se rassemblent pour vivre une expérience enrichissante. Malgré la pandémie, la distanciation physique est facile à maintenir et cette activité extérieure reste sécuritaire pour les participants.
Les visites peuvent s’organiser en tout temps durant l’année, mais l’été est la période la plus achalandée pour l’organisateur. Il peut effectuer dans une semaine jusqu’à six visites d’une durée d’environ une heure et demie chacune.
Lorsqu’il a démarré son projet de visites guidées, Rito Joseph ne se doutait pas que cela aurait un succès aussi grand. «C’est facile de véhiculer l’histoire de cette façon-là avec les personnes intéressées, explique-t-il. Ça crée vraiment une immersion. On a l’impression de faire un voyage dans le temps, sur place, dans des lieux marquants.»
L’importance de l’histoire
Durant les visites, Rito Joseph met en lumière des faits saillants, raconte des anecdotes du passé et fait connaître plusieurs personnages historiques méconnus du grand public. «Ce qui retient l’attention des gens, c’est qu’on n’apprend pas ces choses à l’école. Il y a un effacement de la présence des Noirs, à Montréal, au Québec et au Canada», constate-t-il.
Son but est que l’histoire des Noirs fasse partie de l’éducation populaire, c’est-à-dire qu’on aborde l’histoire de manière générale, et les communautés noires en font partie. «Il faut penser à une nouvelle approche dans les cours d’histoire, une nouvelle façon de véhiculer ce passé», souligne-t-il. Les jeunes perçoivent souvent l’histoire comme une matière ennuyante à l’école et Rito Joseph veut changer cela.
Un mois, ce n’est pas suffisant
Ses parents sont d’origine haïtienne. C’est d’ailleurs en marchant à l’école avec son père que Rito a eu la piqûre pour l’histoire. Son père lui expliquait dès son jeune âge beaucoup de choses sur l’histoire pour qu’il soit enraciné avec ses origines.
En tant que personne issue de la communauté noire, Rito Joseph respecte l’initiative du Mois de l’Histoire des Noirs. «Ça peut aider à amener un peu de lumière sur la présence et la chronologie historique des communautés noires», mentionne-t-il.
Toutefois, pour lui, un mois c’est insuffisant. «Ça prend 365 jours par année pour pouvoir s’enraciner dans quelque chose de fort», dit-il.
Il croit qu’un seul mois ne rend pas justice à toute une Nation ainsi qu’à tous ces groupes ethniques. «C’est pour cela que je parle de normaliser l’histoire. On existe à longueur d’année», prône-t-il.
Son souhait est que les jeunes soient davantage conscientisés à ce sujet et que l’Histoire des Noirs soit normalisée pour eux.
Pour plus d’informations sur les visites de Rito Joseph, visitez blackmontrealexperiences.com.