Montréal

Le cri du cœur d’une fille dont la mère a disparu

Kiran Chumber ne souhaite qu’une chose, retrouver sa mère et en appelle aux réseaux sociaux pour partager ces informations.

La fille de Neena Chumber Rani, Kiran Chumber, a publié une longue vidéo mardi soir sur les réseaux sociaux dans un appel à l’aide et durant laquelle elle a beaucoup de difficulté à retenir ses larmes. Sa mère est portée disparue depuis le 18 février dans Ahuntsic-Cartierville et montrait des signes importants de détresse psychologique.

Dans la vidéo qui dure près de 30 minutes, Kiran Chumber expose chronologiquement les événements précédant la disparition de sa mère. Remarquant que sa mère montrait des signes inquiétants depuis quelques semaines, elle s’est tout d’abord dirigée vers leur médecin de famille, la Dre Khatija Daginawala.

Dirigée vers l’Hôpital St. Mary, près de Côte-des-Neiges, Kiran Chumber s’y est rendue avec sa mère le lundi avant sa disparition, survenue le jeudi. Emportant avec elle le document transmis par la médecin de famille attestant d’un référencement vers les autorités compétentes, les médecins de l’hôpital l’ont à nouveau renvoyée vers la Dre Daginawala.

Malgré l’affirmation de la médecin qu’un référencement avait été fait à cet hôpital, les médecins ont affirmé, selon Kiran, qu’il n’y avait pas grand-chose qu’ils puissent faire. Il lui aurait simplement prescrit de la mélatonine, un médicament qui aide à dormir.

Un sentiment d’impuissance

«Qui dois-je contacter? Que dois-je faire en plus?», se questionne avec détresse la fille de Neena dans la vidéo publiée sur Instagram. La Dre Daginawala n’aurait pas fait plus que la renvoyer vers l’Hôpital St. Mary. Elle lui aurait conseillé de retourner aux urgences une deuxième fois, malgré un premier échec le lundi 14.

Ne pouvant retenir ses larmes, Kiran explique simplement vouloir retrouver sa mère. S’inquiétant d’avoir échoué dans ses démarches, elle explique pourtant avoir tout fait pour convaincre la médecin de l’urgence. «Je lui ai dit: avant qu’elle ne fasse quelque chose de grave, pouvez-vous m’aider?»

Elle explique par la suite avoir eu du mal à être acceptée à l’hôpital avec sa mère en raison de la COVID-19. «Seuls les patients ont le droit de rentrer à cause de la COVID-19», lui aurait notamment dit le garde à l’entrée. Finalement, elle réussira à rentrer avec sa mère qui, elle, ne voulait pas recevoir de soins.

Contactée par Métro, la Dre Khatija Daginawala n’avait pas donné suite à notre demande au moment de la publication de cet article. Son assistante soulignait qu’elle débutait un arrêt d’un mois prévu de longue date le 23 février.

Le soir de sa disparition

Neena Chumber Rani a été vue pour la dernière fois vers 18h au parc de la Merci le jeudi 17 février. Ce soir-là, Kiran a entendu sa mère quitter le domicile en voiture. Trouvant le véhicule peu de temps après, sa fille aurait vu que les clés étaient à l’intérieur de celui-ci.

Cette photo de Neena Chumber Rani a été partagée par le SPVM le soir de sa disparition.

La fille a couru dans le parc toute la soirée à crier après sa mère, mais sans succès, comme les membres de sa famille qui l’accompagnaient. Elle se déplaçait sans son téléphone, sans portefeuille et sans clés.

La mère se serait rendue au même endroit le mois dernier et serait allée jusqu’à la rive pour contempler l’eau avant de rentrer. Une situation qui avait déjà alerté la famille et qui l’avait poussée à se montrer prudente envers la mère de famille.

Contacté par Métro, Kiran souhaite avant tout retrouver sa mère. C’est pour cela qu’elle demande avant tout à toutes et à tous de continuer à partager les informations sur sa maman.

Elle souhaite aussi du changement dans les soins. Il est inconcevable selon elle qu’une personne dans cet état soit renvoyée sans aucune aide. «J’avais besoin d’aide psychiatrique pour ma mère de façon urgente, et on m’a juste dit qu’il y avait une liste d’attente de deux ans, c’est de l’injustice!»

Concernant le milieu médical, elle considère qu’un médecin ne peut pas prendre un patient comme un numéro, «ce n’est pas, OK, au suivant».

Le Collège des médecins du Québec ainsi que l’Hôpital St. Mary ont été contactés pour essayer de mieux comprendre la situation. Leurs réactions feront l’objet d’un nouvel article.

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