Depuis déjà deux ans, la pandémie bouleverse le quotidien de tous les Québécois. Alors que certains ont vécu leurs pires moments, d’autres estiment que la crise a changé leur vie pour le mieux. C’est le cas de Fanny Dorais, 23 ans, qui affirme que les deux dernières années étaient parmi ses plus belles.
Au début du mois mars 2020, juste avant que la pandémie de COVID-19 ne frappe de plein fouet le Québec, la vie de Fanny Dorais était «chaotique». «Je venais de lâcher l’école quelques mois auparavant. J’étudiais le cinéma à l’UQAM. Ma santé mentale n’allait vraiment pas bien. Je faisais beaucoup d’anxiété et j’avais été diagnostiquée avec une dépression généralisée», se rappelle-t-elle.
Alors employée dans la grande chaîne de cafés Starbucks, elle explique qu’elle n’avait «aucun plan pour le futur». «J’essayais juste de m’en sortir», dit-elle.
Deux ans plus tard, tout a changé pour Fanny. La jeune femme doit cette transformation personnelle au confinement qui l’a forcée à confronter ses démons. «J’étais prise avec moi-même et mes pensées. […] De mars à juin, j’ai appris à m’attendre à rien des autres et à apprécier être seule», souligne-t-elle.
Une renaissance
Ce temps d’arrêt a permis à Fanny Dorais de renaître de ses cendres. «C’était vraiment la claque dans la face dont j’avais besoin», affirme-t-elle.
De plus, étant donné que Starbucks continuait de la payer durant la période de fermeture et qu’elle avait moins d’occasion de dépenser, elle a pu économiser comme jamais auparavant. La crise lui a donc même permis de repartir à zéro financièrement.
En septembre 2020, Fanny est retournée à l’école. En mai prochain, elle obtiendra son diplôme de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. «Je ne suis pas très scolaire, mais je me force énormément et je suis motivée», ajoute la résidente d’Outremont.
Entre-temps, la jeune femme a rencontré l’amour et a décroché «sa job de rêve», un emploi dans une compagnie de production. «Ça va super bien!», se réjouit-elle.
Je n’ai jamais autant travaillé sur moi-même Je n’ai jamais été autant organisée. Les deux dernières années ont été les plus belles dans le sens où j’ai fait le plus d’améliorations personnelles. Je suis devenue la meilleure version de moi-même.
Fanny Dorais, 23 ans
Un privilège
Si ces deux dernières années ont été les meilleures pour Fanny Dorais en termes de développement personnel, celle qui est maintenant coordonnatrice de bureau est consciente qu’elle est une privilégiée.
«J’ai été assez chanceuse. J’habitais dans un grand appartement. J’avais une job qui me payait vraiment bien, chose que tout le monde ne peut pas avoir. J’ai des parents qui m’aident beaucoup», explique-t-elle.
Fanny mentionne d’ailleurs que sa relation avec ses parents s’est grandement améliorée. «À ce jour, c’est mes meilleurs amis et ce n’était peut-être pas le cas avant. Je ne les appelais pas souvent, mais maintenant oui», précise-t-elle.
La jeune professionnelle est très reconnaissante des opportunités qui se sont présentées à elle. «J’ai des problèmes qui ont pu être réglés en étant seule avec moi-même, mais pour beaucoup de monde ce n’est pas le cas», convient-elle.