Après la sortie d’un rapport fracassant du Bureau de l’inspecteur général (BIG) concernant l’entreprise Ricova, le parti d’opposition Ensemble Montréal craint un bris de service en matière de recyclage. Le parti jette le blâme sur l’administration Plante, lui reprochant de ne pas avoir été capable de voir «une manœuvre aussi évidente».
Dans un rapport déposé lundi, l’inspectrice générale Brigitte Bishop demande à la Ville de rompre son entente la liant avec Ricova pour la gestion des centres de tri de Saint-Michel et de Lachine «dès que possible». Plusieurs dénonciations portant sur un possible conflit d’intérêts de Services Ricova ont été rapportées au BIG, ce qui a justifié la tenue d’une enquête.
L’entité qui gère ces centres de tri, Services Ricova, ne détenait pas d’autorisation de l’Autorité des marchés publics au moment d’exécuter ses contrats. Un stratagème permettant à Ricova de vendre le recyclage à l’une de ses propres filiales aurait aussi privé la Ville de sommes considérables, selon le BIG.
«Ce genre d’histoire va dissuader les gens de recycler. Je ne peux pas croire que la Ville n’a pas vu un stratagème aussi rudimentaire», a commenté le chef de l’opposition, Aref Salem, lors du conseil municipal de mardi.
J’ai l’impression que cette administration n’a aucune idée de la valeur payée par les Montréalais. Il faudra nous expliquer comment on leur rendra leur argent.
Aref Salem, chef d’Ensemble Montréal
Agir rapidement
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a qualifié d’«inacceptables» les gestes de Ricova, assurant que l’entreprise serait «punie». Du même souffle, elle assure que les Montréalais n’ont pas à craindre une rupture de service en matière de recyclage malgré la possibilité que Ricova mette fin à son entente.
«Je sais qu’il est tentant pour vous de rendre la Ville de Montréal responsable de ce qui se passe, notamment avec Ricova, répond Mme Plante à l’opposition. La Ville est proactive dans ce dossier-là. On a agi avec beaucoup de rigueur, de proactivité, et on a toujours fait preuve d’énormément de transparence.»
Prenant acte du rapport de la BIG, Valérie Plante assure que «tout sera fait» pour respecter ses recommandations.