Le 1er juillet est jour de fête nationale, mais pour bien des Québécois, c’est surtout la journée du déménagement. Alors que le Québec est confronté à une crise du logement sans précédent, 107 ménages locataires se retrouvent aujourd’hui sans logement à Montréal.
L’office municipal d’habitation de la Ville de Montréal accompagne activement ces ménages dans leur recherche de logement. Depuis janvier, 498 ménages ont contacté l’Office pour obtenir de l’aide.
« Certaines personnes ont pu allonger leur bail le temps de se trouver un nouveau logement, d’autres restent chez de la famille ou chez des proches, et il y a en ce moment une dizaine de ménages qui sont hébergés par nos services », explique Mathieu Vachon, directeur du service des communications à l’Office municipal de l’habitation.
Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), plus du tiers de ces ménages ont perdu leur logement en raison d’une éviction ou d’une reprise de possession. D’après Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, ce chiffre n’est qu’un pâle reflet de la situation.
Des dizaines d’autres ménages ont fini par déménager dans des logements trop chers ou beaucoup trop petits, ou logent actuellement de façon temporaire chez leur famille ou leurs amis. Sans compter tous les locataires qui vivent déjà dans de mauvaises conditions, mais qui ne déménagent pas, faute de trouver mieux. Il y a aussi toutes celles et ceux qui ne font pas partie des statistiques, mais qui auront recours à des services d’aides dans les prochaines journées et semaines.
« Cette situation met en lumière la profondeur de la crise du logement qu’on vit en ce moment. Ce n’est pas seulement une question de disponibilité, rappelle Mme Laflamme. Il s’est construit beaucoup de logements dans la dernière année, mais très peu de logements sociaux ou réellement abordables. On se retrouve dans une situation complètement déconnectée de la réalité. »
Bien que le taux d’inoccupation à Montréal se situe autour de 4 %, certains secteurs qui étaient traditionnellement plus abordables pour les familles à faible revenu ont maintenant très peu de logements disponibles. C’est surtout le cas pour les logements avec trois chambres ou plus, ce qui fait exploser les prix. C’est le cas de quartier comme Mercier, Hochelaga-Maisonneuve, ou Rosemont La-Petite-Patrie, où ce taux se situe à 0,1 %.
C’est au centre-ville et à l’Île des Sœurs où l’on retrouve le plus de logements disponibles, mais ceux-ci sont bien souvent inadaptés et trop chers pour les locataires qui se retrouvent aujourd’hui sans logement.
D’après l’observatoire des tout-petits, 30 % des parents de jeunes enfants qui sont locataires vivent dans un logement qui ne correspond pas à leur besoin. D’autant plus que près de la moitié de ces parents vit un stress élevé par rapport à sa situation d’habitation.