«Les personnes à statut précaire ou sans statut sont de plus en plus présentes au Québec, non seulement à Montréal, mais aussi dans diverses régions du Québec», affirme le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI).
Trente organisations communautaires et syndicales se sont rassemblées cette fin de semaine à travers le Québec, dans le cadre de la «Journée québécoise pour la régularisation des personnes sans statut migratoire». Ces différents groupes ont uni leurs voix pour demander au gouvernement la mise en place d’un programme inclusif de régularisation des personnes sans-papiers.
À Montréal, un rassemblement, ponctué de prises de parole, s’est tenu sur la Place de la Paix dimanche à 14h00.
De nombreux individus des milieux académiques, religieux et patronaux se sont associés à l’évènement, en soutien aux personnes sans statut migratoire.
Cette action intervient alors que le Ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Canada (IRCC) devrait soumettre au cours des prochaines semaines, un projet de programme de régularisation des personnes sans statut migratoire aux gouvernements provinciaux et au conseil des ministres du gouvernement fédéral.
«Les gouvernements, tant québécois que canadien, ont la responsabilité de protéger et de respecter les droits de ces personnes et doivent mettre en place dès maintenant un programme de régularisation complet, inclusif et accessible, qui accordera la résidence permanente à toutes les personnes sans statut», a déclaré Laurence Guénette, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés.
Au Canada, l’absence ou la précarité d’un statut migratoire plonge des centaines de milliers de personnes dans une situation de vulnérabilité extrême, affectant leur droit à la sécurité, à la santé, au logement, à un niveau de vie suffisant, pour n’en mentionner que quelques-uns.
Laurence Guénette, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés.
«Une occasion historique»
Stéphanie Valois et Guillaume Cliche-Rivard, respectivement présidente et président sortant de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’Immigration (AQAADI), ne sous-estiment pas l’impact que pourrait avoir le nouveau programme d’IRCC sur le quotidien de nombreux travailleurs sans statut.
Il s’agit pour eux «d’une occasion historique de mettre fin à la détresse sans pareille causée par une vie dans la marge, sans statut d’immigration, à la merci de l’instabilité et sans filet social».
Samira Jasmin, membre de Solidarité sans frontières, compte sur le caractère avant-gardiste de la société québécoise pour galvaniser le mouvement à l’échelle nationale.
«Les mouvements au Québec sont très souvent à l’avant-plan dans les luttes pour la justice. Encore une fois, c’est notre société ici, notamment les personnes sans papiers, leurs voisin∙e∙s et collègues, qui sont arrivé∙e∙s à bâtir un mouvement et ont poussé le gouvernement du Canada à entamer ce chemin pour le bien de toutes et tous», a-t-elle soutenu.
Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques, estime qu’il «est important que les travailleuses et les travailleurs du Québec soient présent∙e∙s pour appuyer les personnes migrantes sans statut. Nous nous inquiétons que les personnes sans statut migratoire puissent être exploitées dans des conditions de travail déplorables et qu’elles doivent travailler dans une grande précarité pour survivre».