Valérie Plante est préoccupée par la situation de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Elle lance un cri du cœur, mercredi, dans une lettre ouverte publiée dans les médias.
Dans son texte intitulé «L’avenir de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont: une condition clé de la réussite pour l’est de Montréal», la mairesse rappelle que le centre hospitalier du boulevard de l’Assomption dessert un tiers de la population montréalaise et que «la pénurie de main-d’œuvre qui affecte le milieu hospitalier depuis plusieurs années a rendu les conditions de travail particulièrement éprouvantes pour le personnel infirmier».
Lors d’une séance publique du comité exécutif, mercredi matin, Mme Plante a par ailleurs martelé que l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est le seul hôpital universitaire dans tout l’est de Montréal et que la croissance démographique à prévoir dans le secteur risque de poser problème.
«Présentement, l’hôpital dessert 600 000 personnes. C’est un secteur qui, grâce à l’arrivée des transports collectifs comme le SRB, le REM de l’Est et le prolongement de la ligne bleue, va connaître une augmentation de la population. L’hôpital est déjà névralgique, mais avec l’augmentation de la population, son vieillissement et le fait que ce soit un centre universitaire, c’est essentiel que les rénovations et l’agrandissement soient à la hauteur des besoins de la population, ce n’est pas un caprice», a-t-elle soutenu.
Dans sa lettre ouverte, elle estime en outre à 20 000 unités le nombre de logements qui seront construits dans le secteur prochainement.
L’état de l’hôpital nécessite selon elle «des travaux et des investissements majeurs pour assurer sa pérennité, et ils ne peuvent pas se faire au détriment de l’offre des soins de santé».
On apprenait récemment que l’estimation des coûts de l’agrandissement de l’hôpital s’élève à 4,2 milliards, soit 1,7 milliard de plus que la facture initiale appuyée par l’État. La direction de l’établissement étudie actuellement la possibilité de rénover le bâtiment principal en forme de croix, qui est la partie la plus usée de l’HRM. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déclaré sur Twitter que Québec allongerait les sommes nécessaires pour la mise sur pied des 720 nouveaux lits d’hospitalisation prévus dans le projet initial.
De son côté, Mme Plante mentionne avoir rencontré l’équipe de direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal la semaine dernière. Elle a notamment fait part de son inquiétude par rapport à la proposition de procéder à la déconstruction de l’édifice contaminé pendant que des patients seront soignés sur d’autres étages du même site. Elle dit craindre des bris de service si jamais un tel «phasage» des travaux se produit.
«Une proposition claire doit être présentée publiquement pour démontrer dans quelle mesure les travaux par phasage auront un impact sur les services», soutient-elle dans sa lettre.
Mme Plante termine sa missive en disant avoir bon espoir que le gouvernement du Québec, qui a selon elle une vision ambitieuse pour la revalorisation de l’est de Montréal, sera en mesure «de financer adéquatement et rapidement le seul hôpital universitaire pour ce secteur névralgique de Montréal».