Face à un «bris de confiance» des employés de la Ville de Montréal vis-à-vis d’un processus de plainte «complexe» et «difficile», l’administration Plante mettra en place d’ici l’été un guichet unique pour centraliser les plaintes reçues par ses employés victimes de racisme et de discrimination. Il permettra d’accompagner avec plus de sensibilité et de manière plus personnalisée chaque cas rapporté, tout en assurant un suivi quant aux sanctions imposées.
À la sortie de la présentation de la seconde reddition de comptes des actions mises en place par la Ville pour lutter contre le racisme et les discriminations systémiques, le 28 mars, la présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, Dominique Ollivier, s’est dite «extrêmement déterminée» à agir, tout en reconnaissant l’obligation d’«accélérer la cadence».
«Je veux être claire, vraiment claire: on a entendu le cri du cœur des victimes, on a entendu leur impatience devant la complexité de certains processus et sur la question des délais», a-t-elle déclaré.
Ce nouveau processus de plainte devra être validé par un comité externe pour s’assurer que les droits des victimes seront protégés efficacement et qu’une résolution efficace aura lieu.
L’opposition officielle à l’hôtel de ville avait demandé la tenue d’une enquête indépendante quant à la révision du processus de plainte. Pour la présidente du comité exécutif, un tel recours serait un «retour au diagnostic», alors que l’administration détient déjà les preuves nécessaires pour effectuer un portrait de la situation.
L’administration Plante souhaite «harmoniser» les sanctions tout en révisant les mesures disciplinaires contre les harceleurs et les agresseurs. Les redditions de comptes devront être plus transparentes afin de recenser les types de sanctions qui ont été appliqués et dans quel contexte.
Mme Ollivier a souligné l’importance de traquer tous les biais qui permettent aux situations rapportées de se passer «en toute impunité», tout en s’assurant que les gestionnaires soient aussi imputables.
«Lutter contre le racisme et les discriminations systémiques est un engagement qui doit être porté par tout le monde et tous les jours pour que les barrières systémiques qui existent puissent tomber, a déclaré Dominique Ollivier. La disparité de gouvernance à laquelle on assiste [dans la métropole] fait que des choses ne sont pas traitées de la même façon d’un arrondissement à l’autre.»
Un numéro de téléphone unique pour les victimes a déjà été mis en place par la Ville pour centraliser l’endroit où elles doivent s’adresser, ce qui, pour Mme Ollivier, constitue une premier pas vers le futur processus de plainte.