Montréal

Plus de gens font confiance aux médias sociaux comme source d’information

Ce sont 38% des adultes québécois qui font confiance aux médias sociaux comme source d’information sur l’actualité. Ce pourcentage issu d’une enquête de NETendances effectuée en 2022 représente une hausse de 13% par rapport à l’année précédente. Une tendance qui est connue, mais qui fait «craindre» la directrice du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval, Colette Brin, laquelle étudie aussi ce phénomène.

Le fait que les médias sociaux représentent un environnement dans lequel nous sommes déjà plongés «pour discuter ou regarder des vidéos de chats» est ce qui permet à «l’information de s’immiscer» dans notre contenu et à nous de nous y habituer, croit Mme Brin. L’étude de NETendances révèle que 79% des adultes québécois utilisent les plateformes de médias sociaux. Près de la moitié d’entre eux, soit 54%, croient pouvoir distinguer le vrai du faux sur les médias sociaux.

Pourtant, des lacunes intrinsèques aux plateformes de médias sociaux les rendraient moins fiables que les plateformes traditionnelles, comme les «journaux», les «bulletins télévisés» et les sites web d’entreprises médiatiques.

Ce que les médias sociaux n’ont pas, mais que les médias traditionnels ont, c’est la «logique éditoriale» et un «contrôle de qualité». Même si le contenu est fiable, il est présenté selon «une logique algorithmique de recommandations liée au modèle d’affaires de la plateforme, note Mme Brin. Ce n’est pas la même chose qu’un journal où la sélection et la présentation sont faites selon l’importance de la nouvelle».

Les usagers de plus de 35 ans savent que les médias sociaux ne sont pas la meilleure source pour s’informer, mais la commodité est telle qu’on passe quand même par les médias sociaux pour s’informer.

Colette Brin, directrice du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval

Facebook et le journal Métro, même combat?

Si les plus de 35 ans qui ont connu l’époque préinternet ont plus tendance à voir les faiblesses des médias sociaux, la réalité est autre pour les plus jeunes. «Chez les moins de 35 ans, la distinction entre médias sociaux et médias traditionnels se fait moins. Ils sont socialisés à ça et ils ont moins connu les médias traditionnels.»

Le phénomène préoccupe Mme Brin «d’un point de vue journalistique» et sur le plan de la valorisation de «la rigueur». «Si on ne fait pas la différence entre Facebook et le journal Métro, il y a un déficit d’éducation aux médias et des éléments manquent pour évaluer la fiabilité de l’information», affirme-t-elle.

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