«Les épisodes de sécheresse augmentent, ce qui crée des conditions propices à des embrasements dans les forêts, même en milieu urbain», prévenait mercredi dernier la responsable de l’environnement de la Ville de Montréal, Marie-Andrée Mauger. Montréal, malgré ses routes de béton et ses gratte-ciels, conserve des forêts et les incendies, accidentels ou criminels, s’allument occasionnellement. La métropole est-elle susceptible de s’enflammer?
Le principal risque pour l’agglomération montréalaise serait la négligence humaine, rapporte la porte-parole de la Ville de Montréal, Kim Nantais-Desormiers, qui s’inquiète surtout de la «mauvaise disposition des mégots de cigarettes ou [du] non-respect des interdictions de feux à ciel ouvert».
Car bien que des feuilles mortes au sol pourraient effectivement déclencher de petits feux, les risques seraient pourtant moindres pour les parcs et boisés de la ville. Ceux-ci sont principalement composés de feuillus, moins inflammables que leurs cousins les conifères, explique Christian Messier, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la résilience des forêts aux changements globaux. C’est d’ailleurs ce type d’arbre qu’il faudrait planter dans les forêts nordiques pour y amoindrir les risques d’incendie, dit-il.
Là où Mme Mauger touche la cible, c’est en tissant une corrélation entre l’augmentation des épisodes de sècheresse et la propagation des feux, croit M. Messier.
Les changements climatiques sont un phénomène global graduel, et l’augmentation de l’ampleur et de la quantité des feux se fait d’une manière linéaire qui concorde avec les hausses globales de température.
Christian Messier, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la résilience des forêts aux changements globaux
Selon un météorologue de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), on peut assurément dire que des épisodes de sécheresse et de grande chaleur ne feront qu’exacerber les risques d’incendie. Il souligne toutefois que Montréal n’est pas surveillée par l’organisme, tant elle n’est pas propice à une propagation de feu. Il assure que le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) est généralement en mesure de contrôler les incendies.
Avec le positionnement de ses 67 casernes et sa grande force de frappe, le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) est en mesure de répondre rapidement sur l’ensemble de son territoire.
Kim Nantais-Desormiers, porte-parole de la Ville de Montréal
Mme Nantais-Desormiers rappelle que l’approvisionnement en eau n’est pas un souci pour le SIM et que la densité de la population permet un signalement rapide des feux sur le territoire de l’agglomération, contrairement aux feux de forêt qui débutent souvent dans des milieux isolés.