Une famille qui compte deux enfants et qui bénéficie du Programme du supplément au loyer (PSL) est forcée de cohabiter avec des coquerelles depuis plusieurs années en raison de la négligence de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM). Si l’OMHM affirme qu’il n’y a aucune preuve de la présence de coquerelles, une inspection indépendante donne plutôt raison à la famille. C’est ce que révèle le rapport annuel 2022 de l’Ombudsman de Montréal, rendu public le 12 juin.
Malgré plusieurs tentatives d’extermination, l’infestation ne s’amenuise pas, même que l’un des enfants souffre «fréquemment de réactions allergiques provoquées par les insectes» qui partagent le logement privé avec la famille. À court de solutions, la famille aurait demandé un changement de logement à l’OMHM, ce qui lui aurait été refusé car «aucune trace de coquerelles n’a été constatée lors de la dernière visite» et parce que «plusieurs rapports d’extermination mentionnent que le nécessaire a été fait par le propriétaire et l’OMHM ne peut pas garantir qu’un autre logement sera exempt d’acariens».
Un motif de refus illégitime
Des photos et des vidéos ainsi qu’une «inspection indépendante» effectuée à la demande de l’Ombudsman prouvent toutefois la présence de coquerelles dans le logement. Ces preuves invalideraient le premier motif de refus formulé par l’OMHM, selon l’Ombudsman. Pour ce qui est du deuxième motif, le fait que «le nécessaire a été fait par le propriétaire», il ne s’agirait pas «d’un critère que l’OMHM devait évaluer», décrète Me Nadine Mailloux, ombudsman de Montréal.
L’Ombudsman soulève aussi que l’OMHM peut «prendre les précautions nécessaires pour garantir qu’un autre logement» est «exempt» de coquerelles, plutôt que de refuser la demande de changement de logement sous prétexte que le prochain logement pourrait aussi être infesté. Un motif de refus «illégitime», écrit Me Mailloux dans son rapport.
Après l’intervention de l’Ombudsman dans ce dossier, l’OMHM a accepté de reloger la famille «dans un logement approprié à la situation médicale de l’enfant», mais aucun changement structurel n’a été apporté à la façon de faire de l’OMHM.
Il ne s’agit par ailleurs pas de la seule problématique liée à l’OMHM soulevée par le rapport 2022 de l’Ombudsman. L’autre situation impliquant l’OMHM qui est critiquée par l’Ombudsman est un cas de discrimination envers un citoyen atteint d’un handicap neurologique. Pour cette situation, néanmoins, les méthodes de l’OMHM ont été revues après l’intervention de l’Ombudsman, pour éviter de répéter la faute.