Les employés auxiliaires du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) craignent que le secteur privé, qui doit construire les nouveaux établissements de santé en partenariat avec le gouvernement, ne les prive de quelques milliers d’emplois.
Les syndicats qui représentent les employés responsables notamment des services alimentaires, de l’entretien ménager et de la buanderie ont affirmé hier que les expériences passées dans des hôpitaux construits en partenariat public privé (PPP) laissaient présager le pire.
«Dans certains hôpitaux construits en Angleterre avec le mode PPP, tout a été privatisé, a déclaré Louis Roy, vice-président de la CSN. Pendant la construction, des changements ont dû être apportés aux plans. Le secteur privé a négocié avec le gouvernement pour faire les modifications en échange de certains services, comme ceux des cuisines.»
La CSN et les syndicats du CHUM et du CUSM veulent éviter que de pareils arrangements soient conclus au Québec, ce qui entraînerait selon eux la perte de milliers d’emplois. Ils demandent au gouvernement de mettre sur pied un groupe de travail qui permettrait d’assurer des services publics et de qualité dans les deux centres hospitaliers.
Sortir du PPP
Convaincue que les PPP ne sont pas la meilleure façon de construire des hôpitaux, la CSN a aussi demandé au gouvernement de revoir sa position, arguant qu’il n’était pas trop tard.
«Le mode traditionnel a fait ses preuves, a jugé Louis Roy. Pourquoi est-ce que cette façon de faire serait aujourd’hui obsolète?»
Selon M. Roy, construire deux centres hospitaliers universitaires en PPP équivaut à prendre un énorme pari dont l’issue ne pourra être vérifiée que dans 30 ans.