Les propos du premier ministre François Legault, qui a fait un rapprochement entre l’itinérance et l’immigration, créent un «malaise» pour la nouvelle cheffe de l’Opposition à l’hôtel de ville, Ericka Alneus.
Le premier ministre était à l’hôtel de ville vendredi pour sa première rencontre officielle avec la nouvelle mairesse, Soraya Martinez Ferrada. Pendant la conférence de presse, il a affirmé que l’ajout de 200 000 personnes à la population montréalaise, principalement par l’immigration, a aggravé les crises du logement et de l’itinérance.
«Depuis sept ans, on a investi des milliards pour développer des places [en hébergement d’urgence] et on va continuer à le faire. Mais à l’impossible nul n’est tenu: 200 000 personnes de plus en 2 ans, ça empire ce genre de problème», a-t-il dit.
Des propos dénoncés par Ericka Alneus, cheffe intérimaire de Projet Montréal.
«C’est sûr que j’ai un inconfort, étant moi-même issue de l’immigration, quand on fait ce genre d’amalgame», a-t-elle dit lundi en marge de la présentation de son cabinet fantôme. «C’est une chose de parler de politiques publiques. Je partage mon malaise. Surtout comme élue de la ville de Montréal, dont le drapeau rappelle que cette ville s’est construite sur l’immigration.»
Le dernier dénombrement de la population itinérante au Québec a eu lieu en avril dernier, mais les données ne sont pas encore disponibles. Le dénombrement de 2022 montre qu’environ 11% des personnes itinérantes sont nées à l’étranger, à l’échelle de la province. Aucune donnée n’est toutefois disponible pour Montréal, qui concentre une part disproportionnée des populations immigrante et itinérante.
