MONTRÉAL – L’épouse de l’ancien directeur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) Arthur Porter devrait savoir mardi prochain si elle pourra recouvrer sa liberté.
Pamela Porter s’est présentée jeudi au palais de justice de Montréal pour tenter d’obtenir une libération conditionnelle pour la suite des procédures. Elle est détenue depuis son arrestation au Panama, fin mai, et son extradition au Canada, le 14 juin. Elle est accusée de complot et de recyclage des produits de la criminalité — elle est soupçonnée d’avoir blanchi, avec son mari, plus de 22 millions $.
Les preuves qui ont été déposées lors de l’audience de jeudi sont frappées d’une ordonnance de non-publication. Pamela Porter a été appelée à témoigner à la barre, à l’instar de deux policiers qui ont livré un témoignage pour la Couronne. Les procureurs s’opposent à ce qu’elle obtienne une libération conditionnelle, plaidant qu’elle pourrait en profiter pour prendre la poudre d’escampette.
Le docteur Arthur Porter, lui, est toujours détenu au Panama. Il s’oppose à son extradition vers le Canada, plaidant que son arrestation est illégale en raison de l’immunité diplomatique qu’il prétend avoir obtenu du gouvernement du Sierre Leone, où il est né.
Il fait face à une longue liste d’accusations: fraude, complot pour fraude, fraude contre le gouvernement, bris de confiance, blanchiment d’argent, et d’avoir accepté des pots-de-vin. Porter clame son innocence.
L’ancien président du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité du Canada est l’une des nombreuses personnes accusées en lien avec des fraudes lors de la construction du CUSM. Le chantier de 1,3 milliard $ est l’un des projets d’infrastructure les plus importants au pays.
Les Porter habitent les Bahamas. Ils ont été interceptés fin mai lors d’une escale à Panama alors qu’ils étaient en route pour Trinité-et-Tobago.