Les automobilistes montréalais n’y échapperont pas. Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a décidé de taxer les propriétaires de voitures de la Ville de Montréal afin de financer le développement du transport en commun. Cette nouvelle taxe, prélevée à même les droits d’immatriculation, pourrait être mise en place dès le 1er janvier. M. Tremblay s’est allié le représentant des villes liées, Peter Trent, dans l’espoir de convaincre Québec de donner à l’ensemble de l’île de Montréal ce même pouvoir de taxation, pour le moment réservé à la Ville de Montréal.
Une lettre à cet effet a été envoyée au ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, mercredi. «Nous ne pouvons plus financer le transport en commun par les taxes foncières, a expliqué en point de presse jeudi, le maire Tremblay. Il nous faut une nouvelle source de revenus. Nous posons un geste qui sera dans le meilleur intérêt des automobilistes et des usagers du transport en commun.»
Le maire de Montréal et son collègue Peter Trent ont dit faire le pari qu’un transport en commun plus efficace incitera plusieurs automobilistes à délaisser leur voiture. «Nous voulons donner un choix aux gens, a indiqué Gérald Tremblay. Ceux qui choisissent d’avoir une voiture paieront plus, mais perdront moins de temps dans le trafic. Les autres auront droit à une meilleure offre de transport en commun.»
Les villes de Laval et Longueuil ainsi que les municipalités des couronnes Nord et Sud seront aussi invitées à imposer une taxe aux propriétaires de voiture. «La congestion routière et le développement du transport en commun ne sont pas des problèmes exclusivement montréalais», a rappelé M. Tremblay. Le montant qui sera réclamé aux automobilistes ne sera connu qu’au moment du dépôt du budget de la Ville, au mois de novembre. Il devrait dépendre des projets de transport en commun retenus par Montréal et Québec.
La navette ferroviaire, le système rapide par bus (SRB) sur le boulevard Pie-IX et le prolongement du métro font partie des projets susceptibles d’être financés par la nouvelle taxe. Gérald Tremblay a par ailleurs confirmé que la Ville étudiait toujours la possibilité d’implanter un système de péage régional au cours des prochaines années. «Mais ça va prendre au moins trois ans à mettre en place et nous ne pouvons pas attendre trois ans», a-t-il soutenu.