Montréal

2e symbole le plus emblématique de Montréal: les escaliers

Toute la semaine, Métro présente les cinq symboles les plus emblématiques de Montréal. La liste a été dressée grâce aux choix d’une quarantaine de personnalités montréalaises influentes. Aujourd’hui, les escaliers extérieurs vus par la factrice Magali Giroux.

«Sans aucun doute, les escaliers extérieurs sont numéro un dans le palmarès des facteurs», lance en riant Magali Giroux. Employée de Poste Canada depuis sept ans, la factrice en a monté des marches!

L’élément architectural est si emblématique dans la ville qu’il influence même le calcul des routes des postiers. Chaque route doit durer 480 minutes. Et chaque action posée par un facteur représente une valeur de temps. Monter au deuxième étage pèse donc lourd dans la balance. Celui qui grimpe plusieurs escaliers aura donc une distance plus courte à parcourir.

«Habituellement, plus les gens ont d’ancienneté, moins ils ont d’escaliers à monter», précise celle qui occupe un poste de relève, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de route fixe et remplace selon les besoins. Le petit nouveau peut donc se retrouver à monter de 250 à 300 étages en une journée!

«Ça nous met en forme plus qu’on ne le voudrait! indique la factrice de 44 ans, en précisant qu’elle n’a pas besoin de faire de jogging en dehors des heures de bureau. À la fin de notre quart de travail, c’est sûr qu’on ne monte pas à la même vitesse. Et on a ensuite besoin de repos.»

Difficile pour les facteurs d’échapper aux escaliers. Dans des quartiers comme Rosemont ou le Plateau, ils sont partout. Si les Montréalais les trouvent jolis, ils peuvent être dangereux pour les travailleurs de la poste. «Beaucoup d’accidents surviennent dans les escaliers, confirme Mme Giroux. Surtout l’hiver lorsque les marches sont mal déneigées.» Magali ne compte le nombre de fois où elle a atterri sur les fesses.

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Le volume du courrier ayant diminué avec les années, les circulaires ont pris la place des comptes qu’on imprime de moins en moins. Résultat: alors que les facteurs pouvaient éviter quelques escaliers auparavant, ils doivent maintenant tous les monter quand vient le temps de distribuer des dépliants publicitaires.

Marches qui craquent sous le poids du facteur, porte-clés qui s’accroche aux rampes, gros chien qui attend sur le balcon, les escaliers extérieurs représentent une boîte à surprises. Mais ils font aussi le charme de Montréal tient à préciser Magali Giroux. «Montréal ne serait pas pareille sans les escaliers, croit-elle. C’est pour ça que des facteurs avec beaucoup d’ancienneté, qui pourraient très bien changer de route, décident de rester là où il y en a.»

Escaliers extérieurs

Adresse: Dans plusieurs quartiers montréalais, dont le Plateau-Mont-Royal
Construction: De 1890 à 1940 environ
Matériau: métal
Histoire: Dans la deuxième moitié du 19e siècle, Montréal doit faire face une densité de population grandissante. On pense alors à des appartements étroits et en profondeur sur deux et trois étages, collés les uns aux autres. Ceux-ci sont faciles à chauffer l’hiver. Afin de ne pas réduire l’espace habitable – les familles sont grosses! –, on construit les escaliers à l’extérieur. En 1940, par souci de sécurité et d’esthétisme, un règlement interdira la pratique. Ce règlement est révoqué en 1980.

Le top 15 des symboles montréalais

  1. Le mont Royal
  2. Les escaliers extérieurs des plex
  3. Le pont Jacques-Cartier et le fleuve Saint-Laurent
  4. Le Canadien de Montréal
  5. Le stade olympique
  6. Le bagel
  7. Le dôme géodésique de Buckminster Fuller (Biosphère)
  8. Le Quartier des spectacles
  9. Orange Julep
  10. La Place Ville-Marie
  11. Habitat 67
  12. La poutine
  13. Bixi
  14. L’enseigne Farine Five Roses
  15. Le Vieux-Montréal

Et aussi…
D’autres symboles qui ont été nommés par les membres du jury:

Le jury

Richard Bergeron, chef Projet Montréal • Guy Berthiaume, pdg Bibliothèque et Archives nationales du Québec • Daniel Blier, directeur Société du Parc Jean-Drapeau • Marc Blondeau, pdg Place des arts • Nathalie Bondil, directrice Musée des beaux-arts de Montréal • Simon Boulerice, auteur • Simon Brault, président Culture Montréal • Charles-Mathieu Brunelle, directeur Espace pour la vie • Dinu Bumbaru, directeur des politiques Héritage Montréal • Marc-André Carignan, chroniqueur en architecture • Françoise David, députée de Québec solidaire • Giovanni De Paoli, doyen de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal • L’équipe de Moment Factory • Mélissa Maya Falkenberg, journaliste • Carlos Ferreira, restaurateur • Suzanne Fortier, rectrice de l’Université McGill • Liza Frulla, membre du c.a. Conseil des arts de Montréal • Marie-Julie Gagnon, journaliste et blogueuse • Nicolas Girard, pdg Agence métropolitaine de transport • Nicolas Girard Deltruc, directeur Festival du nouveau cinéma • Arnaud Granata, directeur des contenus Infopresse • Alexandre Grégoire, réalisateur • Michel Hellman, illustrateur et bédéiste • Michel Labrecque, ex-président Société de transport de Montréal • Yves Lalumière, président Tourisme Montréal • Philippe Lamarre, éditeur Urbania • Mado Lamothe, drag queen • Eugène Lapierre, directeur Coupe Rogers • Michel Leblanc, président Chambre de commerce du Montréal métropolitain • Véronique Leduc, journaliste et blogueuse • Francine Lelièvre, directrice Musée Pointe à Callière • Jonathan Lemieux, artiste et auteur • Stephen Leopold, homme d’affaires • Jean-François Lisée, député péquiste et ministre responsable de la Métropole • Frédéric Metz, designer • Lorraine Pintal, directrice Théâtre du Nouveau-Monde • Anie Sansom, maire de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et vice-présidente du Comité exécutif de la Ville de Montréal • Monique Savoie, directrice Société des arts technologiques • Alain Simard, président Spectra • Alexandre Taillefer, président du c.a. du Musée d’art contemporain • Kim Thuy, auteure • Élisabeth Vallet, professeure associée au département de géographie de l’UQAM et directrice scientifique à la Chaire Raoul-Dandurand • Cathy Wong, présidente du Conseil des Montréalaises • Adam Zinzan, designer graphique

* Les règles du jeu: Chaque membre du jury a dressé la liste des trois symboles montréalais les plus importants à ses yeux. Une première place donnait 5 points au symbole cité, une deuxième, 3, et une troisième, 1.

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