Montréal

Des hommes d’affaires veulent faire de Montréal une Cité-État

Montréal mérite un statut politique particulier et doit être indépendante économiquement, clament des hommes d’affaires qui ont lancé une pétition pour que le sujet devienne un enjeu électoral.

L’organisme Droits canadiens au Québec (CRITIQ), qui regroupe 17 000 membres principalement issus du milieu des affaires, est l’instigateur de la pétition «Accordez un statut spécial pour la ville de Montréal», qui réclame aux chefs des partis politiques provinciaux de s’engager à donner plus d’autonomie à la métropole.

«La réalité, c’est que Montréal peine à retenir ses familles, mais aussi ses entrepreneurs et ses sièges sociaux… la ville souffre économiquement», déplore Richard Yufe, cofondateur de CRITIQ. Ce dernier rappelle que la ville a perdu 22% de ses grands sièges sociaux et a un taux de chômage supérieur à la moyenne canadienne depuis 15 ans, selon des chiffres dévoilés par BMO Groupe financier. Il faut, selon lui, que la métropole prenne notamment le contrôle de son environnement économique afin de devenir la «ville qui taxe le moins les entreprises au pays».

«Nous croyons aussi que Montréal doit bénéficier d’un statut bilingue, ça aidera à créer un climat favorable à l’investissement», ajoute M. Yufe, dont l’organisation a beaucoup lutté contre le projet de loi 14 sur la langue française.

La Fondation Montréal Cité-État appuie aussi la pétition lancée par CRITIQ. Le président, Michel David, estime que Montréal mérite d’avoir un cadre législatif lui attribuant plus de pouvoirs décisionnels, à l’instar de la Ville Reine. «Depuis 2007, Toronto possède des pouvoirs étendus pour adopter des règlements relatifs à ses sources de revenus économiques, à la santé, à l’éducation et à la sécurité», rappelle-t-il. Citant en exemple des projets de développement d’envergure comme l’Échangeur Turcot, M. David estime que Montréal n’a pas assez son mot à dire.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a souvent fait mention de son désir de voir la ville jouir d’un statut particulier. Ce point était d’ailleurs au cœur de ses engagements électoraux, qu’il n’a jamais clairement détaillé. Questionné à savoir ce qu’il pensait des suggestions faites par les deux groupes, le maire a préféré ne pas commenter directement.

«Montréal doit avoir un statut de la Métropole, tout comme Québec doit avoir un statut de la Capitale. La loi de Toronto est un bon exemple d’une telle orientation», s’est-il contenté de répondre. M. Coderre a déclaré qu’il ferait une sortie au courant de la campagne électorale pour clarifier son projet de statut particulier pour Montréal. Il profitera aussi du sommet organisé par l’Union des municipalités du Québec, le 21 mars, pour élaborer sur le sujet.

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