Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, rabroue la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qui a décidé d’aller à l’encontre des pressions de Québec d’effectuer des coupes de 9M$ pour maintenir son déficit à 29M$ en 2014-2015.
Un vérificateur sera donc mandaté pour examiner la situation financière de la commission scolaire.
«La CSDM refuse de collaborer avec le ministère, et cette situation est inacceptable», a fait savoir l’attachée de presse du ministre, Yasmine Abdelfadel.
La CSDM avait décidé mercredi soir de ne pas obéir au gouvernement, qui lui avait demandé en août d’éponger 9M$ de réductions sur les allocations pour activités éducatives avant le 15 septembre, tout en ne dépassant pas le déficit permis. La commission scolaire a dégagé 5,4M$ supplémentaires, notamment en vendant des immeubles et terrains, mais refuse d’aller plus loin.
La présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, explique que la commission scolaire ne pouvait pas sans sabrer dans les services aux élèves, tels que l’aide aux devoirs.
«Il y a quand même des limites à couper dans le papier de toilette.» -Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM, qui illustre la difficulté des coupes
La CSDM entend coopérer avec la vérification de Québec, mais a bien du mal à voir ce qu’elle pourrait trouver de plus. Mme Harel-Bourdon affirme que Québec est bien au fait de la situation financière de la CSDM, puisque celle-ci doit déposer ses états financiers à tous les trois mois.
«S’ils réussissent à trouver des solutions à appliquer sans couper dans les services aux élèves, nous serions bien contents», a-t-elle dit. Pour le moment, par contre, elle ne voit pas comment la CSDM pourrait aller chercher les 3,6M$ supplémentaires que réclame Québec sans couper dans les services.
Mme Harel-Bourdon fait valoir entre autres que l’aide aux devoirs ne peut être coupée à Montréal, puisque près de 50% des élèves sont issus de familles non francophones. Les parents ne peuvent donc pas les épauler dans leurs travaux à la maison.