L’entreprise ontarienne Health Care Relocations a organisé le déménagement de plus de 400 cliniques et hôpitaux à travers le monde, de l’Allemagne à l’Australie en passant par le Japon. Le président Pat Moriarty a discuté avec Métro de leur prochain défi, le déplacement des hôpitaux du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).
Comment en êtes-vous venu à vous spécialiser dans ce secteur?
J’avais commencé à travailler dans le domaine de la construction et de la gestion de projet en milieu hospitalier lorsque j’ai constaté que plusieurs hôpitaux devaient être remplacés. Comme pratiquement aucune entreprise ne se spécialisait dans la planification physique et clinique de leurs déménagements, nous avons trouvé notre niche.
Quels sont les défis communs à la majorité des hôpitaux?
C’est d’affecter le moins possible les soins aux patients durant les déménagements. Pour cela, il faut entre autres minimiser le temps du déplacement. Il y a aussi des défis physiques, comme le trafic sur les routes ou le mauvais état des ascenseurs. Nous avons déjà été obligé de construire un tunnel ou une passerelle pour sortir des éléments d’un hôpital.
Quel est votre rôle dans le déménagement du CUSM?
Nous planifions la séquence du déménagement des quatre hôpitaux, jour par jour, par tranche de 15 minutes. Nous allons ensuite exécuter ce plan, en déménagement tout, des trombones aux patients. Des centaines de personnes seront impliquées dans les déménagements, autant du personnel de notre entreprise que celui de l’hôpital. Il va aussi falloir activer le nouvel hôpital.
Quel est le plus grand défi du déménagement du CUSM?
Sa grosseur. C’est le deuxième hôpital le plus gros que nous ayons déménagé, le premier étant l’hôpital Walter Reed à Washington D.C. Le site Glen est de plus de 600 000 m2. Plus de 500 patients seront déplacés. Aussi, les quatre hôpitaux qui déménagent, soit l’Hôpital de Montréal pour enfants, le Royal Victoria, l’Institut thoracique et certains services de l’Hôpital général de Montréal, présentent chacun leurs propres complications physiques.
«C’est le deuxième hôpital le plus gros que nous ayons déménagé.» -Pat Moriarty
Est-ce une tendance mondiale que de déménager plusieurs hôpitaux en un seul?
Je ne sais pas si c’est une tendance, mais ce n’est pas la première fois qu’on fait ça. Il y a définitivement un mouvement vers la consolidation des services.
Quel a été l’hôpital le plus difficile à déménager et pourquoi?
L’hôpital de l’Université de Californie à Los Angeles était le plus difficile sur le plan des soins aux patients. Il a fallu déménager plus de 400 patients en une seule journée, dont plusieurs étaient très malades.
Est-il déjà arrivé des mésaventures lors de déménagements passés?
Dans cette industrie, il n’y a pas de modèle à suivre, alors nous apprenons quelque chose de chaque expérience. Lorsque nous avons déménagé l’hôpital Johns Hopkins, à Baltimore en 1999, un ascenseur est tombé en panne pendant le transfert des patients. À partir de ce moment, nous avons toujours un technicien en réparation d’ascenseur sur place pendant un déménagement.
Qu’est-ce qui pourrait poser problème durant celui du CUSM?
À Washington D.C., alors que nous devions déménager le dimanche, il y a eu un tremblement de terre le mercredi et un ouragan le dimanche. À Montréal, on pourrait se heurter à une tempête de neige…
Quelles sont les différences notoires entre le CUSM et les autres hôpitaux que vous avez déménagés?
Celui-ci est vraiment «high tech». C’est un hôpital d’envergure mondiale, l’un des plus beaux que j’ai vu.
Un déménagement en étapes
Le déménagement des hôpitaux du CUSM durera 48 jours au total en 2015. Voici quelques dates à retenir:
25 janvier: Les patients en soins respiratoires de longue durée de l’Institut thoracique de Montréal déménagent à l’Hôpital de Lachine.
26 avril: Les patients de l’Hôpital Royal Victoria (HRV) déménagent au site Glen
24 mai: Les patients de l’Hôpital de Montréal pour enfants déménagent au site Glen
14 juin: Certains patients de l’Hôpital général de Montréal et tous les patients de l’Institut thoracique de Montréal déménagent au site Glen