Montréal

Mettre le CUSM au service des communautés

Parmi tous les grands projets urbains qui transforment Montréal, des universitaires se sont penchés sur la construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) pour étudier ses répercussions sur les communautés. Les grands projets de construction urbains ont de multiples impacts sur les quartiers adjacents. L’Alliance de recherche communautés-universités (ARUC), qui regroupe des chercheurs de diverses universités québécoises, ainsi que des associations communautaires et le CUSM travaillent ensemble pour maximiser les impacts positifs de l’arrivée de l’hôpital sur les quartiers voisins de Westmount, Saint-Henri et Notre-Dame-de-Grâce.

«Nous aidons les organis­mes communautaires à établir une alliance avec le CUSM afin que des entreprises locales puissent s’établir plus facilement dans les locaux commerciaux qui seront installés dans le centre», expli­que Catherine Vandermeulen, professeure d’urbanisme à l’Université McGill.

Les hôpitaux regroupent souvent plusieurs milliers d’employés. Le CUSM et ses futurs 7 000 emplois représentent donc une possibilité d’embauche pour les habitants des quartiers alentour, et les communautés comptent bien en profiter. «Les résidants de l’arrondissement du Sud-Ouest travaillent à la mise en place de formations pour ne pas manquer cette occasion», affirme Catherine Vandermeulen.

À terme, ce sont plus de 11 000 personnes – employés, patients et visiteurs – qui se déplaceront quotidiennement vers l’hôpital du campus Glen. Un accès facilité au site est déterminant pour maximiser l’accès des populations voisines aux services de santé et favoriser l’intégration urbaine. Dans ce dossier, les concepteurs ont vu vert, puisque c’est avant tout le transport en commun qui a été privilégié. L’hôpital sera le premier au Québec à être relié à une station de transport multimodale (station Vendôme).

Malgré cette approche fondée sur le développement durable, tout n’est pas rose au niveau du transport. Sur les plans, un tel projet peut réduire l’enclavement du secteur et créer de nouveaux liens avec les quartiers qui l’entourent. «Cet élan a toutefois ses limites, explique Catherine Vandermeulen. L’hôpital aurait pu permettre de rendre la frontière entre ces trois quartiers plus perméable en créant des liaisons, mais la Ville de Westmount a refusé qu’une entrée pour automobiles soit installée de son côté : c’est une occasion ratée.»

Autre préoccupation des habitants, l’empreinte environnementale du futur échangeur Turcot, qui jouxte le site et promet de devenir un mail­lon fort du trafic mont­réalais. «Les communautés paraissent inquiètes de voir un centre de santé s’installer à proximité d’une autoroute, souligne Mme Vandermeulen. Elles po­sent aussi beaucoup de questions à propos de l’utilisation d’amiante dans le réseau d’aque­ducs du futur CUSM.»

Congrès de l’ACFAS

L’ARUC présentera l’état de ses recherches aujourd’hui pendant la conférence Mégaprojets au service des communautés, présentée à Montréal dans le cadre du 80e du Congrès de l’ACFAS, au Palais des congrès.

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