Montréal

Épandage d’abrasifs: des trottoirs confiés au privé

Pour la première fois de son histoire, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) fera appel à une entreprise privée pour l’épandage d’abrasifs sur certains trottoirs de l’arrondissement, une tâche habituellement confiée aux cols bleus.

L’arrondissement dit prendre cette décision en raison de la révision de la politique de déneigement de la Ville de Montréal, qui exige une «modification des délais d’exécution au niveau de l’épandage d’abrasifs sur les trottoirs».

À la mi-juin, un appel d’offres a été lancé, invitant les entrepreneurs intéressés à soumissionner pour le «déneigement de l’ensemble du territoire» et pour «l’épandage de fondants et d’abrasifs sur les trottoirs» de cinq secteurs précis de l’arrondissement, pour une période de trois ans et pour cinq ans.

Même si le contrat n’a pas encore été octroyé, l’arrondissement semble avoir pris sa décision. Reste maintenant à savoir quelle sera la répartition du travail.

«Il est clair que certaines opérations d’entretien des trottoirs seront complétées en régie et d’autres par des entrepreneurs, via un contrat. Toutefois, la répartition n’est pas encore définitive», explique Mélanie Adam, chargée de communication pour l’arrondissement.

«La modification des délais d’exécution au niveau de l’épandage d’abrasifs sur les trottoirs nous oblige à modifier nos méthodes de travail afin de réagir dans des délais plus courts», ajoute Mme Adam.

Par ailleurs, l’arrondissement répond qu’en ce qui concerne les territoires de déneigement, la répartition reste la même. C’est le statu quo. Les changements concernent seulement l’épandage d’abrasifs sur les trottoirs.

Les cols bleus mécontents
Avec cette annonce, les craintes exprimées par les cols bleus, lors de la dernière séance du conseil d’arrondissement, se concrétisent. Par le passé, ce sont eux qui s’occupaient des trottoirs.

«Il n’a jamais été question de répartir les trottoirs. On s’attend à rencontrer la partie patronale au plus vite. Si possible, dès cette semaine», lance Pierre-Guy Sylvestre, économiste et conseiller du syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Il avait tenté d’aborder la question lors de la séance du conseil d’arrondissement mouvementée du 7 juillet, mais disait ne pas avoir obtenu une réponse satisfaisante de la mairesse, Chantal Rouleau.

Rappelons qu’une vive dispute avait éclaté entre employés municipaux et un attaché politique, forçant Mme Rouleau à suspendre la séance pour quelques minutes.

«L’équilibre [entre le public et le privé] devrait être de 50% – 50 %. Présentement, il y a environ 70 % du territoire qui est fait par le privé», estime-t-il.

«On est prêt à s’asseoir avec l’arrondissement pour regarder ce qu’on peut améliorer, mais on ne sent pas de volonté à le faire du côté de l’administration. On se bute à un refus», déplorait alors M. Sylvestre.

Il ajoute que la mairesse a répété à de nombreuses reprises, au cours des derniers mois, que ce serait le statu quo.

«Si on donne des trottoirs au privé, ce n’est plus le statu quo», dénonce le conseiller syndical.

 

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