Les élues d’Outremont ont voté lundi soir en faveur du projet de règlement qui interdira que de nouveaux lieux de culte s’établissent sur deux artères commerciales : Bernard et Laurier Ouest.
La communauté hassidique assure qu’elle poursuivra l’arrondissement en justice.
Les conseillères Jacqueline Gremaud, Céline Forget, Marie Potvin et la mairesse, Marie Cinq-Mars ont voté en faveur du projet. Seule la conseillère Mindy Pollak s’y est opposée, demandant, en vain, que le projet de règlement soit remis à l’étude.
La période de questions du conseil d’arrondissement a duré plus de deux heures lundi soir, alors que des citoyens ont dû rester à l’extérieur puisque la salle était à pleine capacité.
«Nous répétons les mêmes choses depuis plusieurs semaines. Si vous ne croyez pas que nous faisons cela pour nos commerçants, eh bien, vous pourrez faire un référendum», a lancé Mme Cinq-Mars à la suite d’une intervention d’un membre de la communauté hassidique.
Les membres de cette communauté, qui s’étaient déplacés par centaines lors de la consultation publique de mardi dernier, étaient représentés lundi par quelques porte-paroles.
«La communauté devra se consulter et penser à ce qu’elle va faire, a lancé Mayer Feig, membre de la communauté hassidique. Mais c’est certain que nous allons amener l’arrondissement devant la cour.» Selon lui, «les élues savaient que le jour où elles adopteraient ce projet de règlement, l’arrondissement se retrouverait devant la cour».
À ce sujet, la mairesse Marie Cinq-Mars a signifié que «nous vivons en démocratie».
À la suite du conseil de lundi soir, l’arrondissement publiera un avis public invitant les résidants à faire des demandes de participation référendaire. S’il y a lieu, un référendum pourrait suivre.
Lors de la consultation publique, des dizaines de membres de la communauté hassidique avait qualifié le projet de règlement de «discriminatoire». «Nous représentons 25 % de la population d’Outremont. Ce serait bien si l’arrondissement ne nous considérait pas seulement comme une petite minorité», avait dit Walia Weinberger.
«Ce règlement risque de ghettoïser notre communauté», avait soutenu Abraham Hecht.