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L’altermondialisme aujourd’hui

Alors que s’amorce le Forum social mondial, Métro s’est entretenu avec quatre militants altermondialistes sur l’évolution du mouvement depuis 15 ans et les enjeux actuels les plus importants.

Karel Mayrand

Directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki

«Il y a 15 ans, on pensait qu’on pouvait agir pour éviter les changements climatiques. Aujourd’hui, on sait que c’est trop tard et qu’il faut plutôt limiter les dégâts. De plus, on est passé d’un mouvement d’organisations, de professionnels et de militants à un mouvement citoyen. Ça touche les gens plus profondément. À Montréal, 300 000 personnes ont marché dans les rues pour l’environnement. Il y 15 ans, un projet d’oléoduc au Québec aurait été accepté plus facilement.»

Sarah Sultani

Membre du Groupe de travail mobilisation et relations internationales au FSM

«Mon éveil social et politique s’est fait pendant la grève étudiante de 2012, alors que j’étais étudiante en communications. J’ai appris la force de l’implication citoyenne et la passion de travailler collectivement sur un projet pour rendre le monde meilleur. C’est représentatif de la jeunesse d’aujourd’hui, connectée virtuellement et qui veut créer des liens dans la réalité. La protection des ressources naturelles, l’égalité des sexes et l’accès à l’éducation sont des enjeux actuels.»

Michèle Asselin

Directrice générale de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale

«Les choses n’ont pas radica­lement changé en 15 ans, mais les groupes se sont enracinés et les luttes sont menées de longue haleine. Les privilèges des multinationales s’exercent souvent au détriment des droits humains, notamment des droits des peuples autochtones, dont l’environnement se fait détruire. La situation des personnes migrantes, qui partent entre autres à cause de la guerre, est aussi préoccupante. Il faut également travailler à réduire les violences faites aux femmes dans tous les pays.»

Jaggi Singh

Membre de Solidarité sans frontières

«C’est essentiel aujourd’hui de lutter contre le colonialisme capitaliste envers les peuples autochto­nes et contre le racisme. Un moyen de le faire est de combattre les politiques anti-immigration. Ce n’était pas un enjeu aussi central, il y a 15 ans. Il y a aussi une augmentation des mouvements politiques de la droite nationaliste, anti-immigrants, ce qui est troublant et qui change la dynamique.»

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