Alice Paquet a confirmé, au cours d’une entrevue à Radio-Canada, vouloir aller de l’avant dans ses démarches contre le député Gerry Sklavounos, qui l’aurait agressée sexuellement.
La jeune femme a dénoncé mercredi, pendant un rassemblement en soutien aux victimes d’une série d’agressions sexuelles à l’Université Laval, l’agression dont elle avait été victime en 2014. À ce moment, elle n’avait pas identifié son agresseur autrement qu’en déclarant qu’il était un député libéral.
«Quand je suis montée au micro pour le dire, c’était un élan du cœur, pour être solidaire et pour lancer un message. Dites-le. Il faut arrêter de protéger les agresseurs», a-t-elle confié au cours d’une entrevue accordée à Anne-Marie Dussault pendant l’émission 24/60, à Radio-Canada.
Contrairement aux informations qui avaient circulé jeudi, Alice Paquet a expliqué que ce sont des gens de son entourage qui l’ont dissuadé de porter plainte contre le député, et non des policiers.
Dans un témoignage rempli d’émotions, la jeune femme a raconté qu’elle a porté plainte aux policiers en mars 2016, mais que les démarches n’avaient pas abouti.
«Partout autour de moi, on me disait, il a des enfants, une femme, c’est un ancien avocat de la défense, il sait quoi faire, à qui parler. Et moi je suis une étudiante. Je me suis retrouvée vraiment seule là-dedans.»
Alice Paquet, qui portait un macaron avec le slogan «Sans oui, c’est non» pendant l’entrevue, a raconté avoir suivi le député dans une chambre d’hôtel et qu’elle avait été consentante jusqu’à un certain moment. Puis, elle ne s’est plus sentie bien avec l’idée d’une relation sexuelle. «Un baiser ce n’est pas un contrat, une caresse ce n’est pas un contrat. Ce n’est pas parce qu’on s’enlace que nécessairement ça doit mener à une relation sexuelle», a-t-elle déclaré.
La jeune femme affirme s’être présentée à l’hôpital le lendemain de l’agression et avoir rempli une trousse médico-légale.
«Je trouvais ça aberrant, il continuait à prendre des décisions, à vivre sa vie. C’est sa carrière [qui est en jeu], c’est vrai, c’est beaucoup. Mais est-ce que sa carrière vaut plus que ce que j’ai vécu? Non.»
Alice Paquet veut lancer le message aux victimes d’agression sexuelle que même si le processus de dénonciation et de plainte est difficile et long, il faut le faire. «Je veux ouvrir la voie aux autres».
M. Sklavounos ne fait maintenant plus partie du caucus libéral. Il nie les allégations. Il a déclaré au Journal de Montréal: «Je n’ai jamais, mais jamais, dans ma vie, agressé sexuellement quiconque».