QUÉBEC — Des chercheurs de l’Université Laval et de l’Université de Genève rapportent avoir découvert deux molécules uniques dans un lichen du Nord québécois.
Ces molécules — qui n’avaient jusque-là jamais été isolées — détiennent des propriétés antibactériennes qui pourraient s’avérer utiles pour lutter contre certains problèmes buccaux tels que la carie dentaire et les maladies parodontales.
Le lichen en question, appelé Stereocaulon paschale, se trouve dans les régions subarctiques et arctiques, mais aussi sur certains hauts sommets en Gaspésie et dans Charlevoix.
L’analyse phytochimique de certains spécimens rapportés du Nunavik a permis d’identifier les deux nouvelles molécules, en plus de neuf autres composés qui avaient déjà été identifiés dans des organismes vivants.
Selon le responsable de l’étude, Normand Voyer, chimiste et professeur à la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval, les lichens nordiques sont soumis à des stress environnementaux uniques. Les chercheurs étaient donc confiants d’y trouver des molécules uniques, générées par les lichens pour leur permettre de survivre dans des conditions adverses.
Des tests effectués par Daniel Grenier, professeur à la Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval, ont révélé que six de ces composés détiennent une activité antibactérienne intéressante pour lutter contre des problèmes buccaux.
M. Voyer spécifie toutefois qu’il est encore trop tôt pour déterminer si cette récente découverte pourrait mener à des applications médicales ou industrielles.
Il évoque néanmoins la «richesse insoupçonnée en composés naturels» renfermée dans des espèces du Nord québécois, ajoutant «qu’il est urgent de mieux (les) connaître et de (les) protéger».
Les résultats de cette recherche ont été publiés dans le dernier numéro de la revue «Journal of Natural Products».