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Tu parles d’une bonne nouvelle…

Tout fier, notre bon et généreux gouvernement vient d’annoncer – par l’entremise de son distingué ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx – qu’il allait consacrer la rondelette somme de 655M$ afin de retaper de toute urgence des écoles du réseau qui sont particulièrement délabrées. Tu parles d’une bonne nouvelle, toi!

Maintenant que j’ai dûment accompli mon devoir de porteur de beaux messages, me permettrez-vous de vous confier que cette annonce tient, selon moi, du délire absolu?

Il n’y a pas de quoi sortir les grandes pompes quand on nous annonce ce qui, dans le plus rudimentaire ordre des choses, devrait aller de soi. Qu’y a-t-il de si exceptionnel dans le fait d’offrir aux enfants et à leurs enseignants des locaux minimalement fonctionnels et sécuritaires? Si on n’avait pas niaisé aussi longtemps sur le dossier de l’entretien de nos écoles, on n’en serait pas rendus là. Simple comme 1 + 1 = 2.

Ça me fait penser à l’histoire de l’école Baril, située dans Hochelaga-Maisonneuve. Une école de quartier on ne peut plus typique. Quand les élèves du niveau primaire de Baril vont réintégrer les locaux de «leur» école en septembre prochain, ça va faire six ans qu’on les transport sur une base quotidienne dans deux polyvalentes, situées à une trentaine de minutes en autobus de chez eux. Pas six jours, pas six semaines, pas six mois: SIX ANS à attendre la reconstruction de leur supposé «chez-eux»! Être à la place des penseurs du système, j’irais me cacher.

Admettons qu’on vous annonce que votre enfant de niveau primaire sera «temporairement» déplacé de son école. Et que cette situation «temporaire» durera à peine six ans…

Faites le calcul vous-même: il y a des enfants qui auront passé la quasi-totalité de leur primaire… dans une école secondaire. Avec ce que ça peut supposer de décalage et de dangers potentiels. La belle affaire. Après ça, on se demandera pourquoi les enfants ne ressentent pas d’attachement particulier pour leur école, pour l’école tout court. Après ça, on viendra brailler devant tant de décrochage. Après ça, on va peut-être se pencher sur le problème. Après ça, il sera juste trop tard.

En attendant «l’après ça», on viendra se vanter de consacrer un gros budget pour remettre nos écoles à niveau. Je me demande comment un ministre peut oser se péter les bretelles, alors que son ministère est ainsi pris les culottes à terre…

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Entendu: Traces & Scars, le nouvel album de cet harmoniciste de génie qu’est Guy Bélanger. Encore une fois, l’artiste tape en plein dans le mille. Avec, en guise de belle surprise, une superbe chanson interprétée par la tellement-trop-rare Luce Dufault. On recommande le tout sans ménagement.

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Vu: la pièce Vol au-dessus d’un nid de coucou, présentée au Rideau Vert jusqu’au 23 avril. Pour être franc, j’ai eu de la misère avec ce spectacle. Peut-être que je m’attendais à trop. Voilà ce qui risque d’arriver au spectateur qui aura été marqué à vie par un grand film. Il y a quelques années, sur la même scène, j’avais vécu pareille déception avec une adaptation – plutôt ratée – de la pièce Un tramway nommé Désir.

Dans le cas qui nous occupe, je n’ai malheureusement pas retrouvé ce petit quelque chose qui faisait que le personnage de MacMurphy pouvait si bien jouer dans la tête de l’infirmière responsable du département, au point de la rendre plus folle que les patients dont elle a la charge. Dans l’histoire, c’est là que tout se passe. Au final, on ne dira pas que le spectacle est totalement raté, bien au contraire. C’est juste que ce n’est pas tout à fait ça. C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’on accordera des étoiles à Stéphane Demers, Renaud Lacelle-Bourdon et Jacques Girard, qui livrent, pour l’occasion, de très bonnes compositions.

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