D’entrée de jeu, posons-nous la question: est-ce si grave de gonfler les résultats scolaires d’un étudiant d’une couple de points afin de lui permettre d’atteindre la note de passage par la peau des dents? La réponse est simple : bien sûr que non. Deux petits points, c’est tellement rien, c’est tellement court. Sauf qu’en même temps, ça en dit quand même pas mal long sur ce que nous sommes et sur certains de nos travers.
Premièrement, ça démontre à quel point on est incapables de regarder la réalité en face. Du genre qui préfère changer la poignée de porte plutôt que de chercher la bonne clé quand vient le temps de l’ouvrir. Il y a derrière ce gonflage artificiel une incapacité tout aussi maladive que collective à dealer avec l’échec. Quand ça arrive, on s’empresse de sortir la trousse à maquillage pour en faire une réussite. C’est plus fort que nous. Au pays des victoires morales, l’insuccès est insupportable.
Avouons-le, nous sommes tous plus ou moins habités par cet irrépressible désir de contourner les règles. Pas de beaucoup, juste assez. Sans être trop malhonnête, juste avec un léger soupçon de «crochitude». Genre, deux points de plus sur un bulletin. On triche pour sauver la face, en voulant faire croire aux autres – et à soi-même – que tout est correct. Ce qui nous permet de dormir profondément sur nos trois oreilles. Au royaume de l’illusion tranquille, on fait toujours plein de beaux rêves.
Paradoxalement, quand on gonfle des résultats, on tire vers le haut tout en nivelant par le bas. Oui, je sais, c’est un concept scientifique absolument fascinant, quoique passablement tordu. Il n’y a que nous pour penser à des mécaniques pareilles. Après ça, dans une couple d’années, on se demandera pourquoi untel ou unetelle ne semble pas avoir les compétences minimales pour remplir convenablement ses tâches… Et on fera les indignés en oubliant, bien entendu, qu’un jour, on a laissé passer quelque chose. Un tout petit quelque chose.
Donc, est-ce que c’est si grave de gonfler des résultats afin de faire passer un étudiant? Bien sûr que non, on le répète, c’est vraiment pas grave. C’est juste un peu nono. Et tellement nous autres…
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Après un concours de costumes qui aura duré trois longues années, les agents du SPVM se voient finalement contraints d’abandonner leurs culottes de clown pour reprendre leur uniforme officiel. Quand tu parles d’un moyen de pression efficace…
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Vu: Volta, la nouvelle création du Cirque du Soleil. Ce spectacle m’a permis de reconnecter avec cette usine à spectacles qui ne m’intéressait plus. Exit, les contortionnistes-spinneuses-d’assiettes-sur-des-baguettes et autres éternelles cascades sur bandes de tissu. Il était grandement temps.
On ne dira pas que tout est parfait – la trame dramatique, qu’est-ce qu’on s’en fout… –, mais le regain d’énergie qui se dégage de Volta fait beaucoup de bien. Au Cirque comme à nous.
C’est dans le Vieux-Port jusqu’au 23 juillet. Ramassez votre argent, les billets sont comme pas donnés, genre.
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Pendant que le Canadien fait l’inventaire de ses faiblesses, on se demande si la chaîne TVA Sports procédera éventuellement à une saine revue de ses effectifs en ondes? Parce que là aussi, le jeu de puissance est franchement anémique…
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De Sam Hamad, on pourra résumer sa «brillante» carrière par un seul regret: qu’il soit un jour passé par l’Assemblée nationale. Après l’avoir vu enfiler diverses responsabilités uniquement en fonction du principe de représentativité régionale au conseil des ministres, ne vous demandez surtout pas pourquoi nous sommes devenus aussi cyniques face à lui. Cela étant dit, un petit quelque chose me donne l’impression que son nom va ressortir dans l’actualité bientôt…