La locataire d’un duplex à Beauharnois trouvait qu’elle payait très cher d’électricité. Sa propriétaire a trouvé l’explication: sa facture d’Hydro-Québec est associée à son compteur à elle.
Et cette dernière reçoit la facture liée au compteur de sa locataire. La société d’État se décharge de toute responsabilité concernant l’erreur, mais elle veillera à ajuster la facturation.
Sa locataire habitant au-dessus l’a avisée ce printemps qu’elle payait anormalement cher d’électricité, raconte Diane Courchesne, propriétaire du duplex. «Sa facture était plus élevée que la mienne alors que mon espace est plus grand», expose-t-elle. «Je lui ai expliqué que 2000$ pour un 4 et demi, ça n’avait pas d’allure», renchérit la locataire.
Pour tenter de réduire la consommation du logement loué, Mme Courchesne a fait exécuter divers travaux avec la contribution de son conjoint, Joachim Quinton. «On a fait changer les thermostats. On a fait isoler le grenier alors qu’il n’était pas mal isolé. Ça a été des dépenses et beaucoup de tracas. On a brisé les murs, passé une semaine dans la poussière», racontent-ils.
«Ils ont tout fait ça et ça a continué à coûter très cher», se désole la locataire.
Les occupants affirment avoir soumis le problème à Hydro-Québec en mars et déplorent que celle-ci n’ait pas envoyé de technicien faire des vérifications. «La consommation semblait élevée pour un 4 et demi mais quand on regardait l’historique, elle était constante. Il ne semblait pas y avoir d’anomalie», fait part Louis-Olivier Batty, porte-parole de la société d’État.
Mystère élucidé
Diane Courchesne a eu une idée qui a éclairci le mystère. Elle a vérifié si le numéro de compteur inscrit sur sa facture d’Hydro-Québec correspondait à l’appareil de mesure attitré à son adresse, à l’extérieur de son duplex. «Les numéros ne correspondaient pas», révèle-t-elle. Elle a réalisé que sa facture était liée au compteur de sa locataire et vice-versa. Elle croyait que l’erreur remontait à l’installation des compteurs électroniques il y a deux ans. Et que Hydro-Québec en était responsable. Ce n’est pas le cas, selon l’entreprise concernée.
Depuis dix ans
«Ce n’est pas du tout l’erreur d’Hydro-Québec. L’embase (où l’adresse est indiquée) appartient au propriétaire. L’erreur peut avoir été faite au moment d’identifier le logement. On pense que ça peut remonter en 2007», indique M. Batty. Un électricien ou le propriétaire de l’époque pourrait s’être trompé, a-t-il noté. Mme Courchesne est propriétaire depuis neuf ans.
M. Batty a précisé qu’un technicien d’Hydro-Québec allait se rendre sur place dans les prochains jours pour déterminer s’il y a effectivement un problème de croisement de compteurs, ce qui est «vraisemblable», reconnaît-il.
Ajustements de facturation
Si le croisement se confirme, Hydro-Québec va revoir la facturation des personnes concernées, ce sur une période de 36 mois, qui constitue le maximum fixé. «Comme la propriétaire a payé moins que ce qu’elle devait, elle va devoir un montant. Il sera possible pour elle d’étaler le remboursement sur une période de 36 mois sans frais», informe Louis-Olivier Batty.
La locataire, de son côté, aura droit à un crédit pour les montants payés en trop à compter du 30 juin 2015. Hydro-Québec va aussi accorder un crédit à la personne qui habitait le logement précédemment pour atteindre les 36 mois, précise-t-il.
Selon M. Batty, des croisements se produisent «à l’occasion». Il souligne que Hydro-Québec compte 4,2 millions de clients.
Conseillé de vérifier
Hydro-Québec recommande aux propriétaires et occupants d’immeubles à logements multiples de vérifier si le numéro de compteur inscrit sur leur facture correspond bien à leur entrée électrique. Le conseil vise particulièrement les personnes qui aménageront dans un nouvel édifice dans les prochaines semaines. «C’est bien ce que la propriétaire a fait», note M. Batty.