MONTRÉAL — Tous les administrateurs indépendants du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) claquent la porte du conseil d’administration et dénoncent l’attitude du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui selon eux refuse de dialoguer.
Ils ont annoncé leur démission dans un communiqué transmis lundi en fin d’après-midi. Ceux-ci avaient été nommés en 2015 par le ministre sous la recommandation d’un comité d’experts.
Dans leur déclaration, ils lancent des critiques acerbes à l’égard du ministre Barrette, qui selon eux refuse de les rencontrer, ignore leurs lettres et les prive de consulter le contenu de rapports avant leur publication.
Ils prétendent que le ministre considère leur CA comme une «une pierre d’achoppement» dans la mission du CUSM.
Les dix administrateurs jugent donc être dans une «impasse» et «dans l’intérêt supérieur du CUSM», ils ont remis leur démission.
Par voie de communiqué, le ministre Gaétan Barrette a dit «prendre acte de la décision» des administrateurs et les a remerciés pour leur travail.
«Nous travaillons actuellement de façon positive et constructive avec la communauté afin de poursuivre le rayonnement de cette grande institution qu’est le CUSM pour la communauté anglophone et l’ensemble des Québécoises et Québécois», a-t-il ajouté dans sa déclaration.
Selon les démissionnaires, le conseil d’administration ne peut se contenter d’être un organisme consultatif et «doit assumer pleinement son rôle qui consiste à gouverner les affaires du CUSM».
«Autrement, non seulement sera-t-il difficile d’attirer des représentants talentueux de la communauté afin de siéger au conseil, mais l’influence et la contribution de la collectivité se trouvent diminuées si la gouvernance est laissée aux mains d’une seule personne», ajoutent-ils.
Les administrateurs indépendants du CUSM sont Claudio Bussandri, Gail Campbell, Marie Giguère, David Laidley, Teresa Pacheco, Robert Rabinovitch, Janis Riven, Glenn Rourke, Melissa Sonberg et Norman Spencer.
La porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de santé, Diane Lamarre, a salué la décision de ces derniers, affirmant qu’il fallait «beaucoup de courage pour tenir tête à Gaétan Barrette».
«Depuis 10 mois, il n’y a plus de président directeur général et maintenant dix membres du CA du centre de santé McGill démissionnent. Ils osent briser la loi du silence imposée par le ministre. Ils refusent, avec raison, de n’être qu’un comité consulté à l’occasion», a-t-elle écrit sur sa page Facebook.
«C’était donc cela l’amélioration de la gouvernance promise par le ministre? C’est plutôt une gouvernance à sens unique, celui imposé par le ministre», ajoute-t-elle.