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Couillard défend sa politique culturelle

Le premier ministre Philippe Couillard et la ministre de la Culture, Marie Montpetit.

Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne

Le premier ministre Philippe Couillard nie avoir fait une annonce électoraliste en dévoilant en grande pompe à Montréal, mardi, la nouvelle politique culturelle de son gouvernement à quelques mois des élections.

«Ce sont deux ans de travail. Est-ce qu’on aurait voulu qu’on travaille pendant deux ans, et parce qu’il y a les élections, qu’on mette ça dans un tiroir et qu’on s’en aille pour faire une campagne électorale? Bien non», a laissé tomber le premier ministre, qui était accompagné de la ministre de la Culture et des Communications, Marie Montpetit.

La Presse canadienne avait révélé les grandes lignes de la politique, dimanche, et les partis d’opposition avaient rapidement critiqué le gouvernement d’avoir attendu seulement quelques mois avant les élections pour annoncer cette politique revendiquée depuis longtemps par les artistes.

Du même souffle, M. Couillard en a toutefois profité pour décocher une flèche à ses adversaires, qui selon lui, parlent trop peu de culture. La ministre Montpetit a d’ailleurs affirmé lors de son discours qu’aucun autre parti que le sien n’en avait fait autant pour défendre la langue française et la culture québécoise.

«Au fil des ans, le Parti libéral du Québec a été le défenseur le plus ardent de la culture québécoise, en matière de langue, en matière d’éducation, de création artistique, le Parti libéral du Québec a pratiquement créé toutes les institutions québécoises majeures», a-t-elle indiqué.

Le premier ministre Couillard a insisté sur ce message lorsqu’il a répondu aux questions des journalistes.

«Ça commence à être le temps qu’on le dise haut et fort. Je suis très fier d’appartenir à une formation politique qui a été aux premières loges du développement culturel du Québec dès le début du ministère. Ça doit se dire. Et les gens du milieu culturel le savent», a-t-il soutenu.

«Un premier ministre du Québec doit parler de culture, moi j’en parle depuis 2014, j’agis depuis 2014. Faites le relevé de ce qui s’est dit en culture parmi nos opposants», a-t-il ajouté.

Dans le cadre de cette politique, Québec entend investir plus de 600M$ afin de mieux faire rayonner la culture québécoise et de protéger davantage les artistes du milieu.

La ministre Montpetit a été chaudement applaudie à la fin de son discours, dans lequel elle s’est notamment engagée à verser plusieurs millions de dollars à des organismes culturels et à investir 168,2M$ pour aider les acteurs du milieu culturel dans leur virage numérique — ce qui comprend une enveloppe de 13,7M$ qui servira à augmenter la part de contenu francophone dans les plateformes numériques culturelles.

Cette politique doit s’étaler jusqu’en 2023, mais on ne sait pas si elle sera effectivement en place jusqu’à ce moment, puisqu’il pourrait y avoir un changement de gouvernement en octobre prochain.

M. Couillard a affirmé que la politique apparaîtrait dans le cadre financier électoral de son parti, et que les autres partis auront à s’expliquer sur cette proposition.

«Posez la question aux autres partis: ‘Est-ce que vous allez maintenir la politique culturelle?’», a-t-il soutenu en mêlée de presse après l’annonce.

«[François] Legault, [chef de la Coalition avenir Québec], ne parle jamais de culture. Jamais. Je pense qu’il ne m’a jamais posé de question sur la culture en quatre ans.»

L’opposition peu convaincue
L’opposition péquiste a semblé peu satisfaite des explications du premier ministre, affirmant que le gouvernement avait présenté une partie de sa plateforme électorale.

«Donc, le gouvernement (libéral) annonce aujourd’hui qu’il a attendu la dernière semaine des travaux parlementaires de ce mandat pour annoncer qu’il va légiférer en faveur des artistes et de la culture», a déclaré sur Twitter le leader parlementaire du PQ, Pascal Bérubé.

La Coalition avenir Québec (CAQ) a quant à elle accusé le gouvernement de «se servir des fonds publics avec exagération sans compter, uniquement à des fins électoralistes».

«Il y a deux types de Parti libéral, l’un avant les élections, qui promet des milliards sans compter, et un second après les élections, qui est incapable de respecter ses engagements. Les Québécois ont déjà joué dans ce mauvais film», a déclaré le député François Bonnardel dans un communiqué.

La politique culturelle 2018-2023, en bref:

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