OTTAWA — La Commissaire au lobbying du Canada réclame plus de fonds pour mener à bien la mission de l’agence et moderniser ses activités, dans un contexte où la demande est croissante.
Le budget annuel de 4,5M$ n’a pas été augmenté depuis la création de l’agence fédérale, il y a 10 ans.
La commissaire Nancy Bélanger estime que l’agence doit en faire plus pour informer tous les partenaires des règles du jeu en matière de lobbyisme et pour maintenir un niveau élevé de transparence envers la population — mais elle a besoin de plus de moyens pour accomplir sa mission.
En entrevue avec La Presse canadienne, Mme Bélanger soutient qu’elle ne pourra moderniser l’agence sans une augmentation de ses effectifs et de ses budgets.
La moitié du budget du Commissariat au lobbying est actuellement consacrée aux salaires, ce qui laisse peu de marge pour l’évaluation et l’élaboration de programmes, sans compter la très coûteuse modernisation technologique du registre des lobbyistes, explique Mme Bélanger, nommée à ce poste il y a six mois.
En 2017-2018, un peu plus de 9000 lobbyistes se sont enregistrés au commissariat — un record depuis sept ans —, et ce nombre ne devrait cesser d’augmenter. Avec un effectif de 26 personnes, Mme Bélanger soutient que l’agence n’y arrivera pas.
Le Commissariat au lobbying du Canada avait demandé au Conseil du Trésor une hausse ponctuelle de 3M$ sur trois ans pour des efforts de modernisation, ainsi qu’une augmentation permanente du budget de fonctionnement de 700 000$ par année. Le plus récent budget fédéral ne prévoyait rien de tout cela.
Mme Bélanger soutient que son bureau réussit à sauver les meubles actuellement, mais elle espère que le gouvernement acceptera d’augmenter bientôt le budget de l’agence. Le Conseil du Trésor n’a pas répondu aux demandes de commentaires de La Presse canadienne.
Par ailleurs, Mme Bélanger croit que le travail du Commissariat au lobbying demeure méconnu du grand public. Elle estime que la notion même de lobbyisme est liée pour certains à la corruption et au secret. Or, au Canada, dit-elle, des règles strictes gouvernent les entreprises et les organismes qui souhaitent influencer le gouvernement. Elle estime même que le travail des lobbyistes contribue à la vie démocratique, parce que ces influenceurs informent les titulaires de charges publiques.