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Le Canada contre les États-Unis

QUEBEC CITY, QC - JUNE 08: U.S. President Donald Trump (L) gives a thumbs up to the media as he is greeted by Prime Minister of Canada Justin Trudeau during the G7 official welcome at Le Manoir Richelieu on day one of the G7 meeting on June 8, 2018 in Quebec City, Canada. Canada will host the leaders of the UK, Italy, the US, France, Germany and Japan for the two day summit, in the town of La Malbaie. (Photo by Leon Neal/Getty Images)

On peut, à juste titre, trouver bien de choses à dire sur le bilan du gouvernement libéral du Canada. Il n’y a qu’à penser à l’entente controversée avec Netflix ou au rachat du pipeline Trans Mountain, ainsi qu’aux 38% de promesses non tenues ou non abordées selon le site TrudeauMètre. On peut aussi, à juste titre, critiquer vertement notre premier ministre Justin Trudeau sur sa légèreté qui frôle la superficialité et sur son approche people de la politique, ainsi que sur son obsession comique de l’image, parfois au détriment du fond et de la substance des choses.

Toutefois, ce qu’on ne peut certainement pas reprocher aux libéraux et à Justin Trudeau, c’est la gestion de la récente crise commerciale avec les États-Unis de Donald Trump. Il faut quand même l’admettre: face à un bully de première, vulgaire, agressif et insultant, le Canada a réagi et continue de réagir avec grande finesse et distinction. Notre premier ministre n’est pas entré dans le jeu de Trump, il est resté fidèle à la réputation du Canada et des Canadiens, il n’a pas succombé à la provocation, il est resté zen, calme, flegmatique et imperturbable, tout en étant ferme, solide et implacable dans ses positions, toujours dans les cadres coutumiers de la diplomatie internationale. La classe.

Les partis d’opposition ne sont pas en reste. Ils se sont tous ralliés au gouvernement Trudeau. À la guerre comme à la guerre. On met de côté nos chicanes internes quand les intérêts du pays sont en jeu. Il faut le souligner: chapeau bas.

C’est dans des moments comme ça que je me sens très fier d’être canadien.

Et si j’étais américain, j’aurais certainement honte de mon gouvernement. Je serais en gros maudit.

J’ai beaucoup d’empathie pour les citoyens américains qui n’ont pas voté pour Trump. Quand ton président, que tu n’as pas choisi, est une brute épaisse, grossière et fruste, je ne peux que compatir. Il a réussi à se mettre toute la planète à dos, à l’exception peut-être de la Russie et, plus récemment, de la Corée du Nord! Vous avez probablement vu la fameuse photo du dernier G7, lui assis, bras croisés, entouré des leaders des pays occidentaux, qui le regardaient comme s’il venait d’une lointaine planète… Le président de la première puissance économique et militaire du monde.

S’attaquer ainsi au Canada, le plus grand ami et l’allié historique des États-Unis, quand même, il faut le faire. Notre histoire est intimement liée à celle des Américains. Nous partageons la plus grande frontière du monde. Nos économies sont intrinsèquement liées et interdépendantes. Nous avons beaucoup de valeurs communes. La guerre commerciale et verbale qu’a déclenchée Donald Trump n’a aucun sens, ni économiquement, ni politiquement, ni sur quelque plan que ce soit.

Oui, il faut être fier du Canada, petit David face au géant Goliath. Et vous savez quoi M. Trump, vous ne nous faites même pas peur.

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