QUÉBEC — Alors que les relations entre le Québec et les États-Unis sont plus tendues que jamais, un organisme américain s’apprête à décerner un prix prestigieux au premier ministre Philippe Couillard.
La Presse canadienne a appris que la Foreign Policy Association va rendre hommage au premier ministre du Québec, jeudi, à New York, en vue de souligner sa contribution jugée exceptionnelle à la promotion de bonnes relations bilatérales.
M. Couillard recevra la plus haute distinction décernée par la Foreign Policy Association, un organisme de réflexion sur les politiques publiques. L’ex-premier ministre Jean Charest avait reçu le même honneur en 2011.
En marge de l’événement, M. Couillard profitera de son séjour à New York pour visiter le Food Fancy Show et y rencontrer des entrepreneurs québécois. Des entrevues avec de grands médias américains sont aussi au programme, ce qui lui permettra de passer son message d’ouverture des marchés et de lutte aux mesures protectionnistes décrétées par l’administration américaine.
Ce séjour suivra la courte mission effectuée par le premier ministre à Washington, où il va pouvoir s’entretenir avec des décideurs et des législateurs, dans le même but.
La Foreign Policy Association, fondée en 1918, est une tribune privilégiée par les leaders politiques pour aborder les questions de politique étrangère américaine, et plus largement les relations internationales liées à l’économie mondiale ou à l’actualité.
Selon le président de l’organisme, Noël Lateef, il allait de soi de décerner ce prix au premier ministre Couillard, qui a démontré ces dernières années un engagement «exceptionnel» pour les relations internationales en général et celles entretenues avec les États-Unis en particulier.
À propos des tensions grandissantes entre le Québec et les États-Unis, qui ont imposé récemment des tarifs élevés sur le bois d’oeuvre, l’acier et l’aluminium en provenance du Canada, M. Lateef a dit espérer que l’administration Trump reculera et abattra ces barrières tarifaires.
«J’espère vraiment que ça ne se traduira pas en une guerre commerciale. Je pense que les guerres commerciales sont mauvaises pour tout le monde. Il n’y a pas de gagnant dans une guerre commerciale», a-t-il commenté, en entrevue téléphonique.
Lorsqu’on aborde ces questions d’échanges commerciaux, il faut toujours «prendre en considération que le Canada est un précieux allié des États-Unis», a-t-il ajouté.
M. Lateef a vanté le choix du premier ministre de nommer Jean-Claude Lauzon à la tête de la Délégation générale du Québec à New York, quelqu’un «de très proche du milieu des affaires».
Président de la Foreign Policy Association depuis une vingtaine d’années, reconnu pour ses contacts en haut lieu dans l’administration américaine, M. Lateef est un ami de longue date du Québec. En 2015, il avait été fait chevalier de l’Ordre national du Québec.
La rumeur veut qu’il soit intervenu personnellement en faveur de l’ex-premier ministre Charest pour qu’il puisse rencontrer en tête-à-tête, lors d’un dîner de gala, l’ancien secrétaire d’État des États-Unis, Colin Powell, afin de maintenir les frontières ouvertes, malgré les attentats de septembre 2001.
M. Lateef note aussi avec satisfaction que le Québec, qui compte neuf bureaux aux États-Unis, est très présent sur le terrain.