MONTRÉAL — Le projet d’énergie éolienne Apuiat doit absolument voir le jour, a tranché samedi le premier ministre Philippe Couillard, faisant fi des réserves exprimées par la direction d’Hydro-Québec à ce sujet.
Le projet de parc éolien sur la Côte-nord, qui procurerait des centaines d’emplois aux Innus avec sa production de 200 mégawatts, sème la controverse.
Le président d’Hydro-Québec, Éric Martel, remet en question la pertinence du projet, tant sur le plan financier qu’énergétique, la société d’État devant déjà composer avec des surplus d’électricité.
«Est-ce qu’on pense que c’est encore possible au Québec nordique, maintenant, d’aller extraire des ressources naturelles ou de l’énergie sur les territoires historiques traditionnels des autochtones sans qu’ils en touchent leur part? C’est fini cette période-là», a commenté le premier ministre, en point de presse, en marge d’un caucus de ses députés samedi, à l’occasion du congrès de l’aile jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ).
Il a tenté de minimiser l’apparence de conflit ouvert entre la direction d’Hydro-Québec et le gouvernement.
M. Couillard a affirmé, à maintes reprises, qu’il «est essentiel de faire le projet», ne laissant pas de place au doute sur ses intentions et sa détermination. Selon lui, il serait «impensable» de ne pas mener à bien le projet et une «erreur stratégique» d’y renoncer si on réfléchit au développement du nord du Québec.
En passant, il fait la leçon à Hydro-Québec, en affirmant que si la société d’État souhaite avoir «la moindre chance» de faire quelque projet énergétique que ce soit dans le nord ou en territoire innu à l’avenir, lignes de transmission ou autre, elle devra démontrer qu’elle accepte de «partager la richesse» avec les Innus.
De son côté, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, a dit que le projet pouvait se réaliser «sans aucun impact sur les tarifs que payent les Québécois».
Il s’est dit confiant d’avoir la «collaboration» de la direction d’Hydro-Québec dans ce dossier.