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Gertrude Bourdon s'est sentie «piégée» par la CAQ

Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — La candidate vedette des libéraux, Gertrude Bourdon, dit s’être sentie «piégée» par la Coalition avenir Québec (CAQ) et demande à tous les citoyens de se mettre à sa place.

Celle à qui Philippe Couillard a déjà promis le poste de ministre de la Santé a dû se défendre samedi matin après qu’une série de textos entre la CAQ et elle a été révélée.

Rappelons que le parti de François Legault avait annoncé la semaine dernière la candidature de Mme Bourdon, une administratrice chevronnée du réseau de la santé, mais qu’elle a finalement fait le saut avec le Parti libéral de manière officielle vendredi, dans Jean-Lesage.

Or, on apprend qu’un haut responsable caquiste avait écrit à Mme Bourdon avant qu’elle ne rencontre M. Legault pour confirmer sa candidature, en indiquant qu’ils allaient «marquer l’histoire», selon ses propres mots.

Mme Bourdon avait alors répondu: «je le crois.» Cependant, elle a plutôt rencontré par la suite M. Legault pour lui dire qu’elle ne se joindrait pas à son équipe.

En conférence de presse aux côtés de Philippe Couillard, samedi, à Québec, Mme Bourdon a d’abord condamné la divulgation de ces échanges.

«Je me suis sentie attaquée comme citoyenne, a-t-elle répliqué. Comme citoyen, se sentir piégé, c’est le contraire de la démocratie, des valeurs libérales, de notre liberté individuelle. Je voudrais que tous les citoyens du Québec se mettent à ma place.»

Quant à savoir pourquoi elle avait écrit ce texto, le jeudi 16 août, que la CAQ a interprété comme un consentement, elle a rétorqué: «C’était simplement pour être éduquée. (…) C’est ce qu’il (le responsable de la CAQ) a décidé de comprendre.»

Elle soutient qu’elle avait alors déjà pris sa décision de décliner la proposition de la CAQ, qu’elle allait annoncer le samedi 18, alors que le lundi soir suivant, le 20, elle a pris la décision de se présenter pour le PLQ.

Philippe Couillard est aussi monté au front pour défendre sa recrue. C’est la CAQ qui a fait une erreur, pas elle, a-t-il plaidé.

«De un, la CAQ a surinterprété ce qu’elle a dit, et de deux, ils ont tenté de la piéger. Ils ont éventé l’annonce de sa candidature dans les journaux le jour où elle allait rencontrer M. Legault. Quand j’ai rencontré Mme Bourdon, j’ai réalisé qu’elle n’est pas le genre de femme à accepter ce type de pression.»

Le chef péquiste, Jean-François Lisée, n’a pas tardé à commenter l’affaire des tractations de Mme Bourdon, qui dure maintenant depuis une semaine. En conférence de presse à Montréal, il a dit camper du côté de la «transparence et de la vérité»: qui a dit quoi à qui?

«On veut savoir, a-t-il exigé. Est-ce ce que la personne qui nous est présentée pour diriger le plus grand ministère est digne de confiance, et ça c’est une preuve qu’elle ne l’est pas, digne de confiance.»

Ex-présidente du CHU-Québec-Université Laval, Mme Bourdon avait aussi été approchée par les péquistes il y a quelques mois.

La députée péquiste sortante, Agnès Maltais, avait rapporté la semaine dernière que Mme Bourdon lui avait fait une profession de foi en faveur du PQ, mais vendredi, la nouvelle candidate libérale a tout démenti, en affirmant qu’elle avait aussi voté non aux deux référendums sur la souveraineté.

Vendredi, Mme Bourdon avait minimisé ses discussions avec les partis en indiquant qu’elle n’était pas en négociations et qu’elle aimait «magasiner», qu’elle avait été sollicitée.

Pour sa part, la CAQ a rappelé que les libéraux avaient déjà usé du même procédé. Le ministre Gaétan Barrette avait aussi divulgué, il y a quelques mois, ses échanges par textos avec le chroniqueur politique Bernard Drainville concernant la Fédération des infirmières du Québec (FIQ).

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