QUÉBEC — Pas question de réduire le financement des écoles privées, a tranché le chef libéral, Philippe Couillard, samedi, même si c’est «un peu injuste» d’avoir davantage d’élèves en difficulté au public qu’au privé.
Au congrès de la Fédération des commissions scolaires à Québec, il a fermé la porte à un débat sur les 500 millions $ versés par l’État chaque année aux établissements d’enseignement primaire et secondaire privés.
«J’aime la franchise, on va continuer à soutenir financièrement le milieu éducatif privé», a-t-il répondu à la commissaire scolaire Andrée Bouchard lors d’une période de questions dans un hôtel de la capitale.
Cet enjeu du financement des écoles privées par l’État revient pratiquement à chaque campagne électorale et même sporadiquement dans l’actualité.
Le Québec est le seul à financer les écoles privées au Canada, alors que les syndicats, commissions scolaires et défenseurs des services publics font valoir que l’école publique est sous-financée.
«On aime souvent se comparer à l’Ontario, comme vous le savez, l’Ontario ne finance pas le réseau privé d’éducation», a précisé dans son préambule Mme Bouchard, de la Commission scolaire des Hautes-Rivières, en Montérégie.
Elle a argué que le gouvernement finance à 75 pour cent les écoles privées au Québec, alors que 13 pour cent des élèves les fréquentent, comparativement à 6 pour cent en Ontario et dans le reste du pays, en moyenne.
«Une des valeurs qu’on poursuit, c’est d’assurer un choix à la population», a pour sa part rétorqué le chef libéral pour justifier le financement du réseau privé. Selon lui, ce financement permet d’élargir l’accessibilité au privé par rapport à ce qui se fait ailleurs.
«Cela coûte beaucoup moins cher au Québec que dans d’autres provinces», a-t-il poursuivi. M. Couillard a toutefois reconnu qu’il y avait des disparités dans les clientèles admises. Il faut demander aux établissements privés de faire un effort, a-t-il spécifié.
«Ce qu’on trouve un peu injuste, c’est qu’il y a souvent plus d’élèves en difficulté dans le réseau public que dans les écoles privées, raison pour laquelle, aussi, on travaille avec les écoles privées pour qu’elles prennent en charge ces élèves et qu’elles aient les ressources qu’il faut pour s’en occuper», a indiqué le chef libéral.
Selon le rapport du groupe de travail Champoux-Lesage datant de 2014, environ 20 pour cent des élèves du secondaire fréquentent le réseau privé au Québec. Depuis 15 ans, le nombre d’élèves dans le réseau public a diminué de 13 pour cent alors qu’il a augmenté de 15 pour cent dans le réseau privé.
La subvention de base attribuée pour un élève du secondaire privé était à cette époque de 4090 $, soit 75 pour cent des 5471 $ qui étaient accordés pour un élève du réseau public.