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Un débat sur la santé sans Gertrude Bourdon

Jean-Lesage candidate Gertrude Bourdon responds to reporters questions at a news conference in Quebec City on Friday, August 24, 2018. Liberal Leader Philippe Couillard announced she would become the health minister in a Liberal government. Former health minister Gaetan Barrette, left, looks on.THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

Julien Arsenault et Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

SAINT-AGAPIT, Qc — Les Québécois devront attendre pour connaître les positions de la possible future ministre de la Santé, Gertrude Bourdon: la nouvelle recrue libérale sera absente d’un débat organisé par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) le 5 septembre.

C’est plutôt Gaétan Barrette qui a été désigné par la formation politique.

Danielle McCann, candidate pressentie pour occuper le poste de ministre de la Santé au sein d’un éventuel gouvernement caquiste, représentera la formation de François Legault. Le Parti québécois (PQ) enverra Diane Lamarre, qui était porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et Québec solidaire a désigné Vanessa Roy.

Mardi, en point de presse à Yamachiche, en Mauricie, M. Couillard avait pourtant affirmé qu’il souhaitait voir Mme Bourdon participer à des débats, assurant que cette dernière avait le droit de s’exprimer.

«Les gens vont voir l’immense différence de calibre entre notre équipe santé et celle des autres formations politiques», a lancé le chef libéral.

M. Couillard a ajouté que sa nouvelle recrue pouvait donner «toutes les entrevues qu’elle veut».

À la FIQ, le plus important syndicat d’infirmières, on dit avoir reçu la confirmation vendredi dernier de la présence de M. Barrette au débat, alors que l’association demandait la présence des responsables du dossier de la santé pour chacun des partis.

Candidate libérale dans Jean-Lesage et gestionnaire expérimentée du réseau de la santé, Mme Bourdon a effectué une arrivée controversée dans la campagne électorale après avoir fait faux bond à la CAQ.

En entrevue à la station radiophonique 98,9 FM, Mme Bourdon a justifié son absence au débat en rappelant que c’était M. Barrette qui était le ministre de la Santé.

«Je travaille dans (ma circonscription), j’ai un bon travail à faire», a-t-elle dit.

Pour M. Barrette, il n’y a jamais eu d’ambiguïté: «Un, c’est moi qui est le ministre de la Santé, deux, par-dessus tout, (la présidente de la FIQ) Mme (Nancy) Bédard m’a demandé si j’allais venir parce qu’elle souhaitait que je vienne», a-t-il relaté en entrevue à La Presse canadienne.

Si le PLQ était réélu, Mme Bourdon deviendrait ministre de la Santé, alors que M. Barrette deviendrait président du Conseil du trésor.

«Si M. Couillard une journée nous dit qu’il a un nouveau ministre de la Santé, pis l’autre journée il envoie l’ancien ministre de la Santé, c’est à lui de se démerder avec ces questions-là», a réagi le chef de la CAQ, François Legault.

De passage à Québec mardi, il s’est retenu de critiquer les libéraux, qui lui ont pourtant mené la vie dure sur la question de la participation des femmes à des débats.

Ils avaient notamment relevé le fait que la candidate caquiste Marguerite Blais avait refusé de participer à un débat dans sa circonscription, suivant la consigne de son parti, allant jusqu’à suggérer que la CAQ l’avait «muselée».

Refusant de jeter les gants, M. Legault a démenti cette information et a réitéré que la CAQ est le parti qui présente le plus de candidates aux élections.

«Jamais dans l’histoire du Québec un parti n’a présenté 65 candidates sur 125», s’est-il félicité.

«J’essaie de rester au-dessus de la mêlée et d’être positif, de faire des propositions et de donner un espoir aux Québécois», a-t-il renchéri.

Son parti, lui, a été plus acerbe dans un communiqué publié mardi, demandant à M. Couillard de «cesser de cacher Mme Bourdon» et de la déléguer au débat de la FIQ.

Pour sa part, le chef péquiste Jean-François Lisée a estimé que soit la recrue libérale était «compétente et elle peut débattre avec (Mme) Lamarre, soit elle ne l’est pas».

— Avec des informations de Vicky Fragasso-Marquis

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