TROIS-RIVIÈRES, Qc — Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, a décidé de citer un discours de l’ex-premier ministre péquiste Lucien Bouchard prononcé il y a 20 ans pour faire valoir que le français se porte bien au Québec, décochant du même coup quelques flèches à ses adversaires du Parti québécois (PQ) et de la Coalition avenir Québec (CAQ).
M. Couillard a agi de la sorte, en marge d’une annonce à Trois-Rivières, à la suite d’une question entourant les propositions du chef péquiste Jean-François Lisée à l’égard des cégeps anglophones et visant à renforcir la langue de Molière. Plus tôt dans la campagne, le chef de la CAQ, François Legault, avait également dit craindre que «nos petits enfants ne parlent plus français».
En sortant ses notes, le chef libéral n’a pas manqué de rappeler le discours prononcé le 18 mai 1998 à Boston par l’ex-premier ministre péquiste Lucien Bouchard et qui avait été «écrit par Jean-François Lisée» et «soutenu par François Legault» — qui n’avait pas encore fait le saut au PQ.
«Le résultat est que le Québec est le seul endroit au Canada ou la proportion des gens vivant en français ne diminue pas, a lu le chef libéral. De plus, l’utilisation du français comme langue seconde parmi les nouveaux arrivants n’est plus une exception mais la norme. C’est ainsi que 93 pour cent de tous les Québécois ont maintenant une connaissance du français. Nous sommes très fiers de ce résultat.»
Le chef libéral a précisé par la suite que cette proportion était désormais à 94,5 pour cent au Québec. Il s’agit des données du plus récent recensement de Statistique Canada.
Selon M. Couillard, bien que certains tentent de faire peur à la population québécoise à propos de «l’extinction du français» pour les prochaines générations, les faits prouvent le contraire.
«Est-ce que (le français) est sous pression? Oui, cela sera toujours le cas en Amérique du Nord, a dit le chef du PLQ, en anglais. Mais le français va bien au Québec.»
M. Couillard a terminé en affirmant que la génération de «nos enfants, des parents de nos petits-enfants» ne se retrouvaient «absolument pas» dans des discours de «peur et de crainte».
Sur les réseaux sociaux, M. Lisée a répliqué à son adversaire libéral en lui suggérant, s’il souhaite «citer un discours sur la langue» rédigé pour M. Bouchard, de se référer à celui de 1996 prononcé devant des leaders de la communauté anglophone au théâtre Centaur, à Montréal.
Le message du chef péquiste est accompagné d’une photo d’un passage du discours qu’il a rédigé et qui fait mention d’une préoccupation d’une diminution du nombre de familles francophones vivant sur l’île de Montréal.