LAVAL, Qc — L’intérêt pour la joute politique était moins au rendez-vous à la fin du mois d’août, reconnaît le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, qui défend toutefois sa décision d’opter pour un déclenchement hâtif de la campagne électorale.
En point de presse à Laval, mardi, celui-ci a dit qu’il voulait «commencer tôt», le 23 août, afin de dévoiler plusieurs engagements — qui totalisent plusieurs centaines de millions de dollars — ainsi que des propositions concrètes.
«Je crois maintenant qu’il y aura plus d’attention, a dit M. Couillard. Au mois d’août, ce n’est pas le moment idéal pour faire jaser le monde de politique.»
Toutefois, au moment où le PLQ est deuxième dans les intentions de vote selon le plus récent sondage, le chef libéral a dit croire que les électeurs seront plus attentifs, citant notamment le premier débat des chefs prévu jeudi.
Le dernier coup de sonde de la firme Léger, mené pour Le Devoir et The Gazette, place la Coalition avenir Québec (CAQ) en tête avec 35 pour cent d’appuis, en baisse de deux points de pourcentage, suivie des libéraux, qui reculent de deux points de pourcentage, à 29 pour cent.
Réticent à commenter les sondages, M. Couillard a répondu, lorsqu’interrogé sur sa stratégie, que les échanges étaient «positifs» sur le terrain, soulignant au passage que certaines enquêtes suggéraient que plusieurs électeurs pouvaient encore changer d’avis.
«Vous savez, je me mets à la place du monde, dans ma vie d’avant la politique, et au mois d’août je faisais bien d’autres choses que de faire de la politique, a-t-il philosophé. Au début septembre, je suis pas mal occupé avec mes enfants qui retournent à l’école. C’est tout à fait normal que cela soit comme ça.»
Le chef du PLQ n’est toutefois pas allé jusqu’à remettre en question la tenue d’un scrutin à date fixe, le 1er octobre, expliquant qu’il n’y avait jamais de moment idéal pour une campagne et qu’un déplacement de la date ne changerait «pas grand-chose».
Pas de changement
Par ailleurs, le chef libéral s’est défendu d’avoir voulu changer la question de l’urne en vue du 1er octobre en affirmant qu’elle tournait autour de l’économie après avoir évoqué les seuils d’immigration la veille.
Sur la défensive, M. Couillard a plutôt lié les deux enjeux.
«L’immigration, les travailleurs d’ailleurs, c’est l’économie, a-t-il martelé. C’est la seule raison pour laquelle on évoque la nécessité de faire venir des travailleurs d’ailleurs. Et quand on dit que l’on veut faire le contraire (…) c’est anti-économique.»
La veille, M. Couillard avait évoqué une augmentation éventuelle des seuils, sans toutefois dévoiler de cible précise. En 2016, après avoir proposé le scénario de 60 000 nouveaux arrivants, Québec avait changé son fusil d’épaule pour abaisser la cible.
Le nombre de personnes admises au Québec a été d’un peu moins de 52 400 en 2017.
La question de l’immigration est au coeur d’échanges corsés entre les partis, alors que M. Couillard s’en prend à la Coalition avenir Québec et au Parti québécois, qui veulent respectivement limiter à 40 000 et à entre 35 000 et 40 000 le nombre de nouveaux arrivants au Québec.