Vous en avez jusque-là de la campagne électorale? Moi aussi, je suis comme vous. Pas totalement écœuré, juste assez tanné pour avoir l’impression d’en avoir fait le tour. Tout ça pour en arriver au plus désolant de résultats: je suis encore plus désemparé qu’en début de course et j’ignore toujours à qui je vais prêter mon vote pour les quatre prochaines années.
Pas sûr qu’on m’aide beaucoup à faire mon choix quand le sujet principal des derniers jours a été la possibilité ou non de nourrir une famille avec un budget de 75$ par semaine. Et que dire des efforts pathétiques déployés par Philippe Couillard pour justifier sa bourde plutôt que d’avouer tout simplement qu’il s’était fourvoyé d’aplomb dans son rôle de consommateur du jour. Ajoutez à cela qu’on a été obligé de se taper une autre sortie de l’ex-Dragon François Lambert, cet insupportable donneur de leçons qui crache des insipidités à répétition dès qu’on lui passe un micro sous le museau. Pas capable de s’en empêcher… Les recettes de soupe à la glace du millionnaire perpétuellement en quête d’attention, très peu pour moi, mettons.
Dans un autre ordre d’idées, jamais je n’aurais pu imaginer qu’en fin de parcours, c’est l’organigramme pour le moins atypique de Québec solidaire qui allait devenir un point d’intérêt national. Et que ce parti, pourtant bon quatrième dans tous les sondages, allait devoir essuyer le tir groupé de ses adversaires. Qui aurait pu prévoir que Jean-François Lisée allait profiter du segment consacré à la santé lors du dernier débat officiel pour sonner cette charge inattendue avec une question qui n’était pas du tout à l’ordre du jour? Comme s’il n’y avait pas déjà tant à dire sur l’état du réseau de la santé… Sous ses allures dignes d’Alcibiade-le-distingué, Jean-Francois Lisée s’est comporté en véritable chat de ruelle ces derniers temps. Un cran de plus et j’utilisais le qualificatif de bum.
Parlant de débat, l’exercice électoral de 2018 aura au moins servi à nous démontrer sans la moindre équivoque que la traditionnelle formule du débat des chefs avait fait son temps. Tant de cacophonie, tant de règles étouffantes, tant de coups de coude et si peu de pédagogie. Drôle d’affaire, la meilleure rencontre entre les leaders – et la plus respectueuse – s’est passée dans le cadre de Tout le monde en parle, un talk-show de variétés. Avec, en prime, une meilleure cote d’écoute. On en est peut-être rendu là.
Encore un petit effort et, lundi prochain, jour des élections, le verdict tombera. D’ici là, il n’y a plus grand-chose d’autre à faire que d’attendre en espérant une quelconque épiphanie…
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Vu: Fahrenheit 11/9, le dernier documentaire de Michael Moore. Intéressant? Oui. Pertinent? Absolument. Éparpillé? Tellement…
On passe de la crise de l’eau potable dans la ville de Flint à la présidence débile du fou des États en faisant un détour par le combat des enseignants en Virginie-Occidentale et la tuerie de Parkland, sans oublier la combustion spontanée du parti démocrate et plein d’autres petites affaires que le cinéaste pamphlétaire ne manque pas de souligner à gros traits bien gras. Parce que Michael Moore, maître du manichéisme, on le connaît. Toujours subtil comme une poutre gossée au couteau de chasse…
Sachant tout ça, son brûlot-brûlant reste quand même à voir. C’est au Cinéma du Parc. Vous en profiterez pour essayer les nouveaux sièges, qui sont extra. Vous méritez bien ça.
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Suis allé au Centre Bell samedi soir pour assister à la victoire du CH contre les Sénateurs d’Ottawa dans un match du calendrier préparatoire.
Premier constat: pour le moment, le fun est revenu dans la place. Dans les gradins et sur le banc des joueurs. Je ne me souvenais pas de la dernière fois où j’avais vu des gars qui semblaient s’amuser autant en attendant leur tour sur la patinoire. Ça jase, ça crie, ça se tape dans le dos. La nouvelle gang est décidément très le fun à voir aller.
Second constat: le jour où Jonathan Drouin va exploser, on va avoir définitivement beaucoup de plaisir. Ce gars-là a tout, vraiment tout pour lui. J’ai l’impression que son moment approche.
Et, pour finir le tout: Jesperi Kotkaniemi, le jeune premier du dernier repêchage, montre franchement de belles aptitudes. Mais, bonyeu qu’il semble frêle. S’ils décident de le garder dans la grosse ligue pour le reste de la saison, il va se faire bardasser le squellette et pas rien qu’un peu. Faudra lui faire attention, celui-là…