QUÉBEC — Un deuxième gouvernement Couillard soutiendrait davantage les étudiants de niveau postsecondaire, en élaborant une stratégie nationale de prévention et de lutte aux problèmes de santé mentale.
Il instaurerait dès cette année des équipes volantes d’experts en santé mentale dans tous les établissements d’enseignement supérieur du Québec.
Le chef libéral Philippe Couillard en a fait l’annonce, mercredi, à l’Université Laval. Il acquiesçait ainsi à une demande des jeunes libéraux, qui avaient fait de la santé mentale étudiante une priorité lors de leur dernier congrès.
Différentes études suggèrent qu’environ 30 pour cent des jeunes de 15 à 24 ans vivent un niveau élevé de détresse psychologique.
Selon la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), 22 pour cent des étudiants sondés en 2016 disaient avoir des symptômes dépressifs suffisamment sérieux pour entreprendre un traitement.
Près de huit pour cent des étudiants avaient d’ailleurs affirmé avoir sérieusement songé à s’enlever la vie au cours des 12 mois précédant l’enquête.
«On doit reconnaître l’existence de phénomènes tels que l’angoisse de performance, l’anxiété, l’épuisement que cela peut occasionner, et protéger nos jeunes», a déclaré M. Couillard en point de presse, affirmant vouloir élaborer une stratégie nationale de concert avec les experts, les chercheurs et les différentes associations étudiantes.
De plus, s’il est réélu, le Parti libéral s’engage à déployer le Programme pairs aidants, élaboré au cégep de Limoilou, dans tous les établissements collégiaux.
L’objectif est de mieux accompagner, dès leur entrée au cégep, les étudiants qui éprouvent des difficultés financières ou dans leurs apprentissages.
Les libéraux lanceraient aussi une consultation nationale sur la compensation financière des stages liés aux formations collégiales et universitaires. Pour l’heure, seuls les stages en médecine, en psychologie et en enseignement sont rémunérés.
«La situation actuelle est désordonnée et ne suit pas des principes établis, a affirmé M. Couillard. On va dresser un portrait de la situation, consulter les parties concernées pour établir une méthode équitable de calcul et de compensation.»
Le chef libéral a également promis de faire la promotion des métiers non traditionnels, et d’offrir des bourses à l’admission dans les programmes d’études menant à ces métiers.
Un métier est défini comme «non traditionnel» si les femmes ou les hommes représentent moins du tiers des personnes qui l’exercent.
Par exemple, les hommes représentent à peine le quart de la population étudiante en enseignement, et sont sous-représentés en sciences infirmières.
Les femmes, quant à elles, sont nettement sous-représentées dans des domaines tels que les sciences, le génie, les technologies et les mathématiques.
«On veut encourager celles et ceux que ces domaines intéressent à faire le saut pour réaliser leurs rêves, bousculer les stéréotypes, tout en faisant progresser notre société», a poursuivi M. Couillard.
Ces mesures totalisent des investissements de 61 millions $ sur quatre ans.
«À première vue, c’est une annonce qui réjouit le mouvement étudiant, c’est une bonne première avancée», a réagi Fred-William Mireault, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).
«On avait des revendications prioritaires et on répond à deux de ces préoccupations-là: la lutte à l’anxiété psychologique des étudiants et la compensation financière des stages», a-t-il ajouté.
Selon Guillaume Lecorps, président de l’Union étudiante du Québec (UEQ), 220 000 étudiants revendiquent la compensation financière des stages.
Il a souligné que le Parti québécois et Québec solidaire leur avaient promis d’encadrer les conditions minimales de stages dans une loi, tandis que la Coalition avenir Québec de François Legault ne se serait pas encore prononcée sur la question.
Par ailleurs, mercredi, Philippe Couillard a expliqué vouloir rehausser le niveau de français des futurs enseignants.
Il propose de limiter à une reprise la passation d’un examen national de français qui serait obligatoire à l’obtention de leur diplôme.