Des groupes communautaires, syndicaux et étudiants ont signé une déclaration commune pour que soit augmenté le salaire minimum à 15$ de l’heure. Ils espèrent se faire entendre par le gouvernement, qui doit annoncer prochainement une légère hausse du salaire minimum.
«On ne peut plus vivre avec un salaire minimum de 12$, avec une famille ou qu’on vive seul, ça n’a pas de sens», a dénoncé la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Éthier, lors du lancement de la déclaration commune pour le salaire minimum à 15$ de l’heure, dimanche. Mme Ethier a critiqué les propos tenus par François Legault pendant la dernière campagne électorale, où il avait affirmé vouloir favoriser les emplois bien rémunérés à 30, 40 ou 50$ de l’heure, sans évoquer ceux qui étaient payés au salaire minimum.
Les syndicats ne sont pas les seuls à exiger cette hausse du salaire minimum, puisque des organismes comme le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), ou des associations de travailleuses temporaires et immigrantes, ainsi que des groupes étudiants participent au mouvement. Pour eux, c’est la preuve que la société québécoise exige une hausse du salaire minimum. En tout, 117 groupes ont signé la déclaration.
«Pour nous, la hausse du salaire minium est une mesure incontournable pour lutter contre la pauvreté, mais aussi améliorer les conditions de logement des ménages à faibles revenus», a déclaré Émilie Joly, coordinatrice au FRAPRU.
La future hausse prévue par le gouvernement caquiste a été qualifiée de «ridicule» par Mme Ethier. «C’est vraiment ne pas considérer l’ensemble des familles qui sont dans la pauvreté. Il y a un signal clair pour le gouvernement, s’il augmente le salaire minimum de 20 ou 30 sous, c’est insuffisant», a-t-elle martelée.
Actuellement à 12$ de l’heure, le salaire minimum a été augmenté pour la dernière fois le 1er mai 2018, par le gouvernement de Philippe Couillard. Selon ces groupes, un salaire à 12$ est largement insuffisant pour vivre dignement.
Alors que plusieurs grèves ont été déclenchées par des étudiants pour exiger la rémunération de stages, Emily Zajko, de la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages a tenu à rappeler que la hausse du salaire minimum bénéficierait aussi aux étudiants, «surreprésentés parmi les salariés payés sous les 15$ de l’heure».
Les groupes signataires de la déclaration ont prévenu qu’une hausse du salaire minimum n’est pas une fin en soit, mais une «étape» dans la lutte contre la pauvreté.
«Le salaire minimum à 15$ de l’heure doit aller main dans la main avec l’amélioration de programmes sociaux convenables, dont les prestations de dernier recours, comme l’aide sociale. Il est indécent qu’au Québec une personne bénéficiaire de l’aide sociale soit contrainte d’essayer de survivre avec 648$ par mois», a ajouté Mme Joly.
Le gouvernement de François Legault prévoit de hausser une nouvelle fois le salaire minimum cette année, mais n’a pas encore dévoilé le montant de l’augmentation.