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Cannabis: l'offre, le «gros défi», estime Trudeau

Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le principal problème découlant de la légalisation du cannabis est, pour l’instant, la pénurie de la substance, estime Justin Trudeau.

«Le gros défi, c’est au niveau de l’offre», a affirmé le premier ministre en entrevue de fin d’année avec La Presse canadienne, vendredi.

«On passait de zéro à un marché complet, c’est sûr que (…) ça n’allait pas être parfait dès le début, mais je pense qu’on est sur la bonne voie», a-t-il exposé.

Il a toutefois prédit que le problème de disponibilité du cannabis allait se résorber «pendant les mois et peut-être l’année à venir».

Le phénomène de rareté de l’offre de la substance, légale depuis le 17 octobre dernier, se fait un peu plus ressentir en Ontario et au Québec, a noté Justin Trudeau.

Et parlant du Québec, le premier ministre a continué à se montrer un peu agacé de la décision du gouvernement Legault de hausser l’âge légal de la consommation à 21 ans.

Il a réitéré qu’en se montrant aussi restrictive sur ce plan, la province aurait peut-être du mal à atteindre les principaux objectifs de la législation, notamment celle d’enrayer le crime organisé.

Car «si des jeunes de 18 à 21 ans sont forcés d’aller acheter du pot de criminels, ça ne nous aidera pas à éliminer le marché noir», a-t-il fait valoir.

Surtout que ce faisant, on garde possiblement en vie «un marché noir qui va vendre à des 18 à 21 ans, mais qui va aussi peut-être vendre à des jeunes de 17 ou 16 ans», s’est-il inquiété.

Le premier ministre Trudeau a fait de la légalisation du cannabis l’une de ses promesses phares pendant la campagne électorale de 2015.

Trois ans plus tard environ, les Québécois ont élu le gouvernement qui s’avère le plus restrictif au pays en matière d’accès au cannabis.

Lorsqu’on lui demande s’il a peut-être surestimé l’acceptabilité sociale de son plan dans sa propre province, le chef libéral fédéral esquive.

Il se contente de dire que le Québec «partage le même but» et qu’il revient au gouvernement de François Legault d’expliquer comment il compte l’atteindre.

«Le Québec a bien le droit d’essayer de dire: « OK, nous, je pense que c’est d’une autre façon ». Mais c’est à eux d’expliquer pourquoi, ou de quelle façon, leurs experts ont dit que oui, c’était mieux de faire ça autrement», a soutenu le premier ministre.

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a déposé la semaine dernière un projet de loi qui interdira l’achat et la possession de cannabis aux Québécois âgés de moins de 21 ans.

Le projet de loi numéro 2 défendu par le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, vise aussi à interdire la substance dans tous les lieux publics, incluant les parcs et les terrains de jeux.

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