National

Démence: Ottawa reçoit un rapport d’experts

Vicky Fragasso-Marquis - La Presse canadienne

MONTRÉAL — Le gouvernement fédéral a reçu un rapport d’experts mercredi pour l’aider dans l’élaboration de sa stratégie pancanadienne sur la démence, devenue nécessaire pour préparer les systèmes de santé du pays à cette maladie, qui risque de se propager davantage avec le vieillissement de la population, selon le président du groupe d’experts consultés, le docteur Howard Bergman.

«Pour répondre aux besoins, mais aussi pour assurer la pérennité du système de santé et services sociaux, il faut avoir une stratégie», a expliqué le docteur Bergman en entrevue téléphonique.

Selon l’ACSS, environ un baby-boomer sur cinq sera atteint de démence pendant sa vie, et deux aînés sur trois meurent chaque année en ayant cette maladie. La démence, qui est causée le plus souvent par la maladie d’Alzheimer, se définit comme un ensemble de troubles cognitifs et fonctionnels qui empêchent les patients de vivre normalement ou de façon autonome.

En 2017, la ministre fédérale de la Santé a mandaté l’Académie canadienne des sciences de la santé (ACSS) de produire un rapport pour la guider dans la conception de cette stratégie nationale sur la démence.

Il existe déjà des stratégies provinciales, mais selon les experts, une politique pancanadienne est nécessaire pour mettre en commun les meilleures pratiques et préparer les différents systèmes de santé à gérer l’afflux de patients. Le Québec a publié la sienne en 2009.

Dans un document d’une centaine de pages, l’ACSS énonce différentes pistes que le gouvernement pourrait prendre en compte dans la conception de sa stratégie.

Elle recommande notamment d’impliquer davantage les patients dans leurs soins et de mieux sensibiliser les Canadiens à ces troubles. On a trop souvent tendance à mettre de côté ces patients lorsqu’ils reçoivent un diagnostic pour n’écouter que leurs proches, a constaté le docteur Bergman.

Par ailleurs, les experts croient que les provinces devraient se préparer, ensemble, à adapter leurs systèmes de santé aux nouveaux traitements qui pourraient s’ajouter dans les prochaines années. Par exemple, ils prévoient que des tests de dépistage précoce deviendront un outil clinique dans les années à venir.

«Quand ça, ça va arriver, imaginez-vous la pression sur le système de santé?», a souligné le docteur Bergman. «Chaque personne de 40 ans qui oublie ses lunettes et que sa grand-tante a la maladie d’Alzheimer, elle va vouloir le test.»

On ne connaît pas encore les causes de la démence, mais le rapport insiste pour dire que ce ne sont pas des troubles qui sont inévitables lors du vieillissement.

Par contre, de saines habitudes de vie — ne pas fumer, avoir une bonne alimentation et faire de l’exercice physique — pourraient diminuer les chances d’être aux prises avec cette maladie.

D’autres thèmes abordés dans le rapport:

Articles récents du même sujet

Exit mobile version